Des paroles en créole et en français, un rythme zouk pour cette chanson qui interroge. Le trio Delgres est de retour avec un 3e album intense ancré dans le présent.
"On voit un peu l'état du monde... et on essaie surtout de s'ajuster en tant qu'humains dans cette ambiance un petit peu lourde, un peu difficile..." explique Pascal Danaë, chanteur musicien.
Avec "Promis Le Ciel", Delgrès arpente les vastes terres d'un blues rock envoûtant, un blues réinventé entre la soul des Touaregs et celle de John Lee Hooker.
"J'ai eu le plaisir de retourner en Guadeloupe en novembre dernier et de rencontrer des grands maîtres du gwo ka, des gens qui sont vraiment ancrés dans la tradition. Ils m'ont dit quelque chose qui m'a fait énormément plaisir : On entend le gwo ka dans tout ce que tu chantes. Alors que vraiment l'instrumentalisation est complètement différente mais ils l'entendent. Donc il y a toujours cette transe." précise le leader vocal du groupe.
Le trio est aussi capable de douceur avec "An pa ni sou". Le créole est toujours présent dans cet album qui veut incarner le concept de créolisation cher à l'écrivain martiniquais Édouard Glissant.
Je pense que le monde est en train de se créoliser. Les gens ne se rendent pas compte, parce que le créole c'est le mélange et l'adaptation pour que tout le monde puisse vivre ensemble.
Pascal Danaë, chanteur de Delgrès.
Un album réussi, une énergie exaltante et toujours un esprit militant assumé. Ce n'est pas un hasard si le groupe a choisi de prendre le nom de Louis Delgrès, ce héros antiesclavagiste antillais qui s'opposa aux troupes de Napoléon. Il y a dans la musique du trio, un esprit militant.
Un reportage de Nathalie Sarfati, Mourad Bouretima et Nicolas Dalban à la Laiterie à Strasbourg.
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