Le Raid envoyé à Mayotte après un nouveau week-end de violences

Le ministre délégué aux Outre-mer Jean-François Carenco, lors de son intervention au Congrès des maires de France à Paris, ce lundi 21 novembre.
Le Raid, l'unité d'intervention d'élite de la police, va être déployé d'ici à mardi à Mayotte à la suite de nouveaux affrontements violents entre bandes rivales, a annoncé Jean-François Carenco, ministre délégué en charge des Outre-mer lors du Congrès des maires de France à Paris, ce lundi 21 novembre.

Une "dizaine de policiers" du Raid doit arriver à Mayotte d'ici mardi 22 novembre, pour enrayer la flambée des violences. C'est ce qu'a déclaré Jean-François Carenco lors du Congrès des maires de France à Paris, ce lundi matin.

Dimanche, un automobiliste a été poignardé à Mtsapéré Bonovo, un village de Mamoudzou, chef-lieu de l'archipel, selon une source policière. "Son pronostic vital est engagé", a précisé une deuxième source policière.

Des affrontements entre bandes de deux quartiers ont donné lieu à des "jets de projectiles" sur les forces de l'ordre, des "dégradations de véhicules et de commerces", des "coupures de tuyaux d'alimentation d'eau" et l'incendie d'une casse automobile, selon la première source.

"Des habitants se sont armés de barres de fer et machettes pour se défendre contre les bandes", a-t-elle ajouté. Des barricades ont également été dressées, selon la seconde source policière. Il n'y a eu aucune interpellation.

Un mort âgé de 20 ans

Mayotte est secouée depuis une dizaine de jours par des conflits inter-villageois qui ont fait un mort le 12 novembre, un jeune de 20 ans tué à la machette, et plusieurs blessés.

Kawéni, le village d'où était originaire la victime, s'est embrasé mercredi et jeudi derniers après l'attaque d'un bus scolaire. La semaine dernière, un homme armé d'une machette a sectionné la main de sa victime, encore au sein d'un bus scolaire.

Les enquêtes sur les faits qui se sont déroulés la semaine passée sont "en cours", a indiqué à l'AFP le procureur de la République Yann Le Bris, précisant qu'"à ce stade, seuls quelques mineurs ont été interpellés".

"Il faudra attendre quelques jours avant que les services de police et de gendarmerie puissent interpeller les auteurs des faits de ce week-end", a-t-il souligné.

"10 jours d'enfer"

"Nous sommes face à un immense désarroi. Nous venons de vivre dix jours d'enfer. Nos enfants sont attaqués à la machette, nos maisons brûlées", a déclaré à l'AFP Estelle Youssouffa, la députée de Mayotte.

"On exige un choc de souveraineté. La prévention tout ça, bla-bla-bla. On est dedans, on veut l'armée, le Raid, le GIGN", a-t-elle ajouté.