Loto du patrimoine 2024 : découvrez les cinq sites emblématiques d’Outre-mer sélectionnés

Maison Emmanuel à Cayenne, en Guyane.
La Fondation du patrimoine a dévoilé les 18 lieux qui bénéficieront de financements pour leur rénovation grâce à la loterie initiée par Stéphane Bern. En Outre-mer, cinq projets ont été retenus pour figurer sur les grilles du loto qui sera organisé en septembre.

Une église, une ancienne maison de commandant de pénitencier, un immeuble abandonné... Pour la 7ᵉ année consécutive, la Fondation du patrimoine présente une petite vingtaine de lieux emblématiques français qui bénéficieront de financements grâce au désormais fameux Loto du patrimoine, chapeauté par Stéphane Bern. 

En 2017, l'animateur de télévision a été chargé par Emmanuel Macron d'identifier les sites patrimoniaux en péril et d'imaginer un moyen de financer leur rénovation. Une loterie est donc organisée chaque année depuis 2018 pour faire avancer des projets dans les régions françaises, y compris en Outre-mer. L'année dernière, l'opération avait rapporté plus de 28 millions d'euros à la Fondation du patrimoine.

Pour l'édition 2024, parmi les 18 sites précautionneusement sélectionnés par un comité présidé par Stéphane Bern, et composé de membres de la Fondation du patrimoine, du ministère de la Culture et de la Française des Jeux, cinq se situent en Outre-mer. Et, pour la première fois, la Nouvelle-Calédonie fait partie de la sélection. Voici les lieux emblématiques ultramarins sélectionnés par la Fondation du patrimoine.

  • L'ancienne maison du commandant du pénitencier à La Foa (Nouvelle-Calédonie)

Le tout premier lieu emblématique calédonien qui va pouvoir financer ses travaux de rénovation grâce au Loto du patrimoine n'est autre que l'ancienne maison du commandant du pénitencier de La Foa, dont la construction s'est achevée en 1895.

Ancienne maison du commandant du pénitencier à La Foa, en Nouvelle-Calédonie.

Témoin de l'histoire du bagne en Nouvelle-Calédonie, ce lieu a longtemps abrité des religieux à partir du milieu du XXᵉ siècle avant de tomber à l'abandon. Mais l'association Marguerite, engagée dans la préservation et la réhabilitation du patrimoine, s'est depuis réappropriée la maison décapée par le temps.

Elle a commencé à y organiser des parties d'escape game, plongeant les visiteurs dans la Calédonie du XIXᵉ siècle. Mais, à terme, son objectif est d'en faire une Maison du Patrimoine naturel et culturel.

Manuel Cormier, un ancien professeur d'histoire particulièrement investi dans la rénovation de ce site, avait fait un tour du propriétaire pour Nouvelle-Calédonie la 1ère en 2020 :

  • L'Église Notre-Dame de l'Assomption à Trois-Rivières (Guadeloupe)

L'édifice religieux de Trois-Rivières, en Guadeloupe, n'a pas rouvert ses portes au public depuis mars 2020. Et pour cause : affaibli par les évènements naturels, dont les séismes, de ces dernières années aux Antilles, la structure qui maintient le clocher menace de s'effondrer.

Église Notre-Dame de l'Assomption à Trois-Rivières, en Guadeloupe.

Or, la commune aimerait pouvoir rouvrir son église de style Art déco, construite entre 1931 et 1937 sur les ruines d'un édifice dévasté par un cyclone en 1928.

Des gros travaux, qui seront financés par les recettes du Loto du patrimoine, sont à réaliser : du désamiantage à la reprise des réseaux d'eaux, en passant par des travaux de gros-œuvre sur les structures de la bâtisse. Les porteurs du projet espèrent boucler les rénovations en août 2025.

  • Maison Emmanuel à Cayenne (Guyane)

Le site est familier pour un bon nombre de Guyanais vivant à Cayenne, le chef-lieu du département : la Maison Emmanuel, splendide bâtiment à colombage typique construit en damier, fait partie du paysage depuis 1937.

Maison Emmanuel à Cayenne, en Guyane.

"Inoccupée depuis plus de dix ans, la maison va retrouver une fonction sociale", indique la Fondation du patrimoine. Pendant longtemps, cette grande demeure a en effet accueilli des enfants en pension complète, des classes de vacances, des associations...

Mais, aujourd'hui vétuste, la Maison Emmanuel a été délaissée. Les Fonds de la Mission patrimoine permettront de retravailler les fondations, la structure, la charpente et les équipements de façade, tous en bois. 

L’association église évangélique de la Guyane, qui possède le lieu, espère, après les travaux, pouvoir accueillir de nouveau des jeunes. 

  • Bâtiments historiques du musée de Villèle à Saint-Paul (La Réunion)

À La Réunion, la Fondation du patrimoine a retenu le projet du département, qui souhaite préserver les bâtiments historiques du musée à ciel ouvert de Villèle, une ancienne habitation sucrière du XVIIIᵉ siècle, à Saint-Paul. 

Le site "regroupe autour de la maison de maître (…) un ensemble de bâtiments de service et de production d’un domaine agricole 'modèle' du XIXᵉ siècle à La Réunion, avec cuisine, réserves, hôpital d’esclaves, logements des engagés, usine et chapelle".

Bâtiment historique du musée de Villèle à Saint-Paul, à La Réunion.

Transformé en musée en 1976, l’espace témoigne de l’histoire coloniale, agricole et sociale de l’île. "De tels ensembles conservés sont rares sur l’île", précise la Fondation. D’où l’intérêt de réhabiliter l’ensemble des édifices qui forment le musée.

26 millions d’euros sont déjà prévus pour construire des nouveaux bâtiments qui serviront à l’accueil du public. Les financements obtenus grâce au Loto de Stéphane Bern permettront de rénover les bâtiments de la cuisine, de la conciergerie et les vestiges de l’ancienne sucrerie.

  • Immeuble du 8, rue Garnier-Pagès à Fort-de-France (Martinique)

Le site sélectionné en Martinique a des visées touristiques : les propriétaires de l’immeuble situé au 8, rue Garnier-Pagès à Fort-de-France vont utiliser les fonds de la Mission patrimoine pour valoriser le bâtiment, abandonné et squatté depuis de nombreuses années.

Immeuble du 8, rue Garnier-Pagès à Fort-de-France, en Martinique.

"La façade sur rue présente des modénatures en pierre de rivière, des balcons et balustrades en fer forgé rappelant la Louisiane, des persiennes en bois et des encadrements colorés", décrit la Fondation.

Les travaux finis (vers fin 2025), l’immeuble accueillera une auberge collective, ce qui permettra d’offrir un hébergement touristique dans une bâtisse typique de l’architecture créole en plein cœur de Fort-de-France. Un atout pour l’attractivité du territoire.