Maintiens, nouveaux, grandes tendances : les leçons du second tour en Nouvelle-Calédonie

Willy Gatuhau, Maryline Sinewami, Nicolas Metzdorf, Paul Néaoutyine et Thierry Gowecee.
Le 28 juin, plus de 115 000 électeurs de Calédonie étaient appelés à un second tour tardif dans 22 communes. Il a été marqué par plusieurs rebondissements. Les indépendantistes se maintiennent au Nord comme aux îles et progressent au Sud, où les candidats loyalistes sont reconduits.
 

 

La participation plus importante qu'annoncée

D'après les derniers chiffres officiels, ce sont 115 115 électeurs qui étaient appelés au second tour des municipales en Nouvelle-Calédonie. Ils ont été 66 405 à voter. La participation aura donc été meilleure que prévu. Selon le haut-commissariat lundi matin, elle s’est établie dimanche à 57,7 % sur l’ensemble des 22 communes concernées. C’est presque cinq points de plus qu’au premier tour, le 15 mars. 

Pourtant, le 28 juin en fin d’après-midi, les services de l’Etat estimaient cette participation à 35,4%. Les électeurs se sont visiblement mobilisés en fin de journée, peut-être pour profiter du temps ensoleillé. Contrairement au premier tour où la dépression tropicale Gretel avait perturbé le scrutin

A noter d’importants écarts entre les communes : une participation moindre dans le Grand Nouméa, et forte à La Foa, l'île des Pins ou encore Kouaoua
 
 
Milakulo Tukumuli, président de l'Eveil océanien, ne prend pas la mairie de Païta mais entre au conseil.
 

De nouveaux venus dans les conseils

Autre enseignement du second tour 2020, l’implantation des jeunes partis que sont l’Eveil océanien et Générations NC, nés respectivement après le référendum de 2018 et suite aux provinciales de 2019. 
Ils font leur entrée au sein des conseils municipaux de Nouméa (c’était dès le premier tour), Païta, le Mont-DoreDumbéa, La Foa et Koné.

Neuf élus au total pour le mouvement de Milakulo Tukumuli, et 29 pour Générations NC… dont un maire. A La Foa, le fief de Calédonie ensemble depuis 1989 tombe en effet aux mains de l’union établie autour de Nicolas Metzdorf. A 32 ans, il sera le plus jeune des premiers édiles issus du cru 2020.  
 

 

Calédonie ensemble mis à mal

Le parti de Philippe Gomès en recul, c’est d’ailleurs un autre constat de ce scrutin. De maires CE, il ne reste ceux de Moindou, ou Farino... Calédonie ensemble disparaît des conseils municipaux de Dumbéa et du Mont-Dore. A Païta, le mouvement persiste en la personne de Manina Tehei, mais sous la bannière de l'union qui a obtenu cinq sièges. Calédonie ensemble compte deux élus à Nouméa.

Philippe Michel réagissait le soir-même en plateau : 
 

Les indépendantistes davantage représentés dans l’agglo

Les indépendantistes accentuent quant à eux leur présence dans le Grand Nouméa. Ils effectuent une arrivée historique à Dumbéa : Rachel Aucher et Rudolph Togna siègeront pour la première fois au conseil municipal de la deuxième ville calédonienne. 

Dans le sillage du retour à Nouméa, des élus indépendantistes reviennent également à Païta. Après vingt-cinq ans d’absence, ils réapparaissent en mairie via la liste «Votre identité, notre richesse» et ses trois élus d’un coup : Louis Mapou, Catherine Gaïa et André Wilson. 

Au Mont-Dore, enfin, gain d’un conseiller supplémentaire : Romuald Pidjot de «Ensemble vers une nation arc-en-ciel devrait siéger avec Emiliana Toutikian-Blondeel et Jean-Irénée Boano. 

 
Maurice Tillewa fait son retour à la mairie d'Ouvéa.
 

Entre UC et Palika

Aux îles, l’Union calédonienne remporte les trois mairies des Loyauté :
• Maryline Sinewami à Maré, grâce à une liste d’union ;
• Maurice Tillewa à Ouvéa
• et Robert Xowie à Lifou, c’était dès le premier tour.

Sur la Grande terre, l’UC conserve les mairies de Canala, Thio et Poum. Mais elle gagne aussi celles de Poya, Koné,  Hienghène et  Pouébo.
Retour sur le cas de Koné et Hienghène (un sujet de Camille Mosnier, David Sigal, Claude Lindor et Gilbert Assawa) :En revanche, le parti perd la commune de Kaala-Gomen, où l’ancien maire Alain Levant est sorti en tête.

Koné, Hienghène, Ouvéa, Yaté : l'Uni-Palika perd plusieurs mairies. Il se maintient à Poindimié, ou encore Voh, et gagne à Ouégoa.

 
Eddie Lecourieux votant au Mont-Dore avant de l'emporter sur la commune.
 

Les vainqueurs du camp «loyaliste»

Chez les non-indépendantistes, les maires sortants qui étaient candidats seront reconduits dans leur fauteuil :
• Georges Naturel à Dumbéa ;
• Eddie Lecourieux au Mont-Dore ;
• Willy Gatuhau à Païta ;
• Patrick Robelin à Bourail ;
• Alcide Ponga à Kouaoua ;
• Wilfrid Weiss à Koumac.
Des non-indépendantistes qui se maintiennent également à l’île des Pins.

La synthèse de Bernard Lassauce sur les dix maires réélus : 
 

Cinq femmes en tête

Une femme maire aux Loyauté, ce serait une première. Maryline Sinewami de la liste FLNKS Nengone a obtenu plus de 50% des suffrages des électeurs à Maré. 
Evelyne Goro-Atu, tête de liste du FLNKS à Poya, remporte ce deuxième tour.

Henriette Hmae-Tidjine conserve la mairie de Poum. 

Sans oublier les deux élues qui ont été installées suite au premier tour : 
• Sonia Lagarde pour un deuxième mandat à Nouméa
• et Prisca Holero désignée à Sarraméa, où elle a retrouvé un fauteuil occupé entre 2008 et 2014.
Un sujet de Malia-Losa Falelavaki : 

Les femmes en tête du second tour



Malia-Losa Falelavaki qui fait également le tour des nouveaux vainqueurs:

Les nouveaux vainqueurs des municipales


Ecoutez par ailleurs la synthèse générale de Claudette Trupit :

Les leçons du second tour

A l'île des Pins, victoire de la liste de continuité menée par Christophe Vakié.
 

22 maires à désigner

Rappelons que le choix des électeurs permet de composer les 22 conseils municipaux. Ils seront installés dans les prochains jours (calendrier ici) et charge aux nouveaux élus de désigner le prochain maire, en fonction des majorités.