Orpaillage illégal : le gouvernement envisage de renforcer la présence militaire en Guyane

Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur et des Outre-mer.
Ce possible renforcement doit entrer dans le cadre de la prochaine loi de programmation militaire. L'annonce fait suite à la mort d'un militaire ce week-end, tué alors qu'il participait à une opération de lutte contre l'orpaillage clandestin.

Le maréchal des logis-chef Arnaud Blanc avait 35 ans. Le militaire est mort ce week-end en Guyane alors qu'il participait à une opération de lutte contre l'orpaillage illégal. Rappelant le drame et dénonçant des "factions en provenance du Brésil", Marie-Laure Phinera-Horth, sénatrice de Guyane, a interpellé le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, ce mercredi lors des questions au gouvernement. L'élue a aussi évoqué la récente prise d'otage des employés d'un autre site d'orpaillage, légal celui-là.

"Depuis son investiture, le président Lula a déclaré la guerre à l'orpaillage clandestin au Brésil. Ainsi, près de 20 000 garimpeiros (les chercheurs d'or illégaux, ndlr) ont été chassés de la réserve Yanomami. On estime à 5 000 le nombre d'orpailleurs illégaux qui pourraient rejoindre la Guyane et porter à 11 000 le contingent de chercheurs d'or illégaux sur notre territoire", alerte Marie-Laure Phinera-Horth.


Gérald Darmanin assure tout faire pour lutter contre "ces bandes armées qui pillent le sol de la Guyane et qui polluent". Au-delà de la question sécuritaire, l'orpaillage illégal, une activité très polluante, est un défi environnemental.

Une possible augmentation des moyens dès l'année prochaine

"Le gouvernement a augmenté les moyens, 250 policiers et gendarmes depuis 6 ans", a rappelé le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer, avant d'insister sur l'opération Harpie. Menée par les Forces armées en Guyane et la Gendarmerie nationale, Harpie est une opération de lutte contre l'orpaillage illégale lancée en 2008. 

"Autour de la Première ministre, nous réfléchissons à renforcer les moyens militaires pour prendre en compte le nouveau deal brésilien, la protection de la plus grande frontière qu'a la France avec un pays étranger et la protection de la foret amazonienne", a assuré le ministre.

Ce renforcement des moyens doit entrer dans le cadre de la prochaine loi de programmation militaire. Cette dernière, qui couvre la période 2024-2030, doit être présentée en conseil des ministres au début de la semaine prochaine.