Référendum en Nouvelle-Calédonie : les nationalistes corses apportent leur soutien aux kanak

Jean-Guy Talamoni, alors président indépendantiste de l'assemblée de Corse, avait reçu une délégation du FLNKS en 2018.
Après la victoire du Non à l'indépendance en Nouvelle-Calédonie, certains mouvements autonomistes et indépendantistes corses ont critiqué la posture de Paris, regrettant que l'Accord de Nouméa ait été "gâché".

"Sustegnu fraternu à u populu di Kanaky." Soutien fraternel au peuple de Kanaky. C'est en langue corse que Jean-Guy Talamoni a montré son soutien au peuple kanak sur Twitter, au lendemain du troisième et dernier référendum sur l'autodétermination de la Nouvelle-Calédonie, largement remporté par les loyalistes. Pour l'ancien président indépendantiste de l'Assemblée de Corse, la non-participation des kanak au scrutin de dimanche rend les résultats caducs :

Interrogé par Outre-mer La 1ère, Jean-Guy Talamoni estime que "ce score ne doit pas être considéré comme une victoire massive pour ceux qui souhaitent que la Nouvelle-Calédonie reste une terre française". Une critique adressée au gouvernement, mais aussi à la classe politique, qui a largement salué le souhait du peuple calédonien de demeurer dans le giron de la République, en omettant de commenter l'abstention massive qui a marqué le scrutin (56,13 %).

J’espère que la raison finira par triompher du côté parisien et qu’il y aura une nouvelle discussion, une nouvelle négociation, et que le processus d’autodétermination sera relancé.

Jean-Guy Talamoni

Jean-Guy Talamoni sur le 3e référendum en Nouvelle-Calédonie


En 2019, lorsqu'il était à la tête de l'Assemblée de Corse, l'élu indépendantiste avait œuvré en faveur d'un rapprochement politique, économique et culturel entre les deux territoires, en signant un accord de partenariat avec Roch Wamytan, président du Congrès calédonien.

"Pas de considération pour le peuple premier"

Comme lui, d'autres figures indépendantistes et autonomistes corses ont dénoncé le "simulacre de démocratie" qu'a été, selon eux, le référendum de dimanche, à l'image de Jean-Félix Acquaviva, député du parti nationaliste Femu a Corsica :

Le Partitu di a Nazione Corsa (Parti de la nation corse) a lui dénoncé sur les réseaux sociaux l'attitude de l'État français, qui "avait promis de rester neutre [mais qui] a fait ouvertement campagne pour le Non". Le parti autonomiste estime que le gouvernement aurait dû repousser le vote, comme il l'avait fait pour les élections municipales et régionales de 2020 et 2021, en pleine crise sanitaire :

Sur la forme, il est proprement scandaleux que Paris ait maintenu ce référendum, au vu des conditions sanitaires et de l'impossibilité de mener campagne d'autant que depuis deux ans, trois scrutins ont été reportés... pour cause de Covid !

Partitu di a Nazione Corsa