Le sénateur Antoine Karam alerte sur la situation des demandeurs d'asile syriens en Guyane

Des réfugiés installés place des Amandiers à Cayenne
Le sénateur LREM de Guyane alerte mercredi, dans un courrier au ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, sur les conditions d'accueil de demandeurs d'asile d'origine syrienne, qui se trouvent actuellement "dans le dénuement le plus total" à Cayenne.  
Dans ce courrier, le sénateur constate "que l'accueil que nous réservons actuellement aux demandeurs d'origine syrienne ne fait pas honneur à la longue tradition d'asile de la France", évoquant "près de 70 hommes, femmes et enfants d'origine syrienne" installés depuis quelques jours "dans le dénuement le plus total sur la place Auguste Horth de Cayenne". 
 

En cours de procédure, ces familles, qui bénéficieront selon toute vraisemblance du statut de réfugié politique, subissent directement les conditions d'accueil délétères réservées aux demandeurs d'asile à Cayenne. [...] La Guyane ne compte en effet aucun Centre d'Accueil des Demandeurs d'Asile (CADA). En dehors d'un hébergement d'urgence complètement saturé et [les demandeurs d'asile] doivent trouver des solutions par eux-mêmes. Avec les aides dont ils disposent, le seul "logement" qu'ils peuvent éventuellement payer est une chambre insalubre chez un marchand de sommeil. Ceux qui restent dans l'incapacité de payer finissent alors dans la rue ou dans un squat.

 

"Premier guichet du pays"

Confrontée depuis 2015 à une augmentation de la demande d'asile, notamment en provenance d'Haïti, la Guyane est devenue, par son nombre de demandeurs d'asiles enregistrés rapporté à la population, "le premier guichet du pays, loin devant l'Ile-de-France", même si "moins de 3% des demandes aboutissent", rappelle le sénateur.

Le territoire expérimente depuis 2018, une procédure pour accélérer le traitement des demandes d'asile, qui prévoit notamment la réduction à sept jours, au lieu de 21, du délai prévu pour déposer la demande, un délai de 15 jours accordé à l'Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides) pour statuer, et la suppression du "délai de distance" qui permettait aux demandeurs résidant Outre-mer de bénéficier d'un mois supplémentaire pour faire appel devant la Cour nationale du droit d'asile (CNDA).

Mais cette procédure, qu'il avait défendue, "ne doit en aucun cas altérer l'exercice du droit d'asile des personnes en besoin de protection réelle", insiste le sénateur.

En octobre dernier, une quinzaine de demandeurs d'asile, palestiniens et syriens, avaient déjà été obligés de dormir dans la rue à Cayenne, faute d'hébergement.