Franco Lollia, militant d’origine guadeloupéenne avait taggé en juin 2020 les mots "négrophobie d’Etat" à la peinture rouge sur la statue de Colbert, l’auteur du code noir, devant l’Assemblée nationale. Selon lui, "la présence statufiée de Colbert est le symbole du crime contre l’humanité". Le porte-parole de la Brigade Anti-négrophobie, un collectif né en 2005, a écopé d'une amende de 500 euros et devra également verser 1 040 euros à l’Assemblée nationale.
Au Tribunal de Paris, Franco Lollia a été condamné à 500 euros d'amende pour avoir tagué "négrophobie d'État" sur la statue de Colbert devant @AssembleeNat. Il va faire appel de cette décision et poursuit @AssembleeNat pour obtenir le retrait de la statue. pic.twitter.com/GrgxqlcJw6
— Cécile de Kervasdoué (@lakervas) June 28, 2021
"On nous crache au visage"
Lors de son procès en mai dernier, le procureur avait requis une peine de 800 euros d’amende. Franco Lollia, qui revendique "un acte politique", a fait appel de la décision.
On nous crache au visage tous les jours avec cette statue devant l’Assemblée nationale, soi-disant maison du peuple.
Procès politique
Pour Franco Lollia, ce procès était une tribune pour "obliger la justice française à ôter son masque, le masque de la soi-disant démocratie, de l’égalité pour tous". Selon lui, sa condamnation "montre que la France, officieusement, n’a jamais rompu avec le code noir, car sinon elle ne tolèrerai pas cette présence devant l’Assemblée nationale".
"La seule réponse de l’appareil judiciaire français à une demande de justice sociale et de réparation c’est le déni et la répression, a jugé maître Guy Florentin, l'un de ses avocats, après le verdict. La négrophobie d’Etat a remporté une bataille mais elle n’a pas gagné la guerre, nous allons poursuivre notre combat."
On regrette que la justice se fasse complice d’un crime contre l’humanité.
Franco Lollia et ses avocats ont non seulement fait appel, mais ils s’apprêtent également à "demander officiellement le retrait de la statue de Colbert devant l’Assemblée nationale aux autorités de l’Etat" et à "poursuivre les autorités pour apologie de crime contre l’humanité".
Depuis quelques mois, de jeunes militants originaires des Outre-mer dénoncent le racisme et s’attaquent aux symboles de l’héritage colonial dans l’espace public, quitte à devoir rendre des comptes à la justice.
En juin 2020, l'activiste guadeloupéen Franco Lollia est interpellé après avoir tagué la statue de Colbert devant l'Assemblée nationale. Il y a inscrit "Négrophobie d'état". Son procès s'ouvre aujourd'hui. Retour sur la "brigade anti-négrophobie", qu'il a co-fondé ⤵️ pic.twitter.com/0bowDBmeaD
— La1ere.fr (@la1ere) May 10, 2021