La centrale accostée temporaire (CAT) et sa puissance énergétique renforcent désormais le berceau mondial de l’industrie du nickel. La solution trouvée par la SLN et Eramet sécurisent la production de l'usine métallurgique de Nouméa durant les trois prochaines années. Elle assure désormais le remplacement d'une centrale vieillissante et instable.
Moment d'émotion ce matin à 7h30 mercredi en Nouvelle-Calédonie, la dernière tranche de la vieille Centrale électrique dite Centrale de Doniambo appartenant à la SLN et exploitée par ENERCAL a été définitivement arrêtée en présence des équipes Énergies des deux sociétés respectives.
Pendant 51 ans, cette Centrale a alimenté en énergie électrique l'usine métallurgique de nickel de Doniambo, l'un des premiers producteurs au monde. Elle a aussi assuré la stabilité du réseau public néo-calédonien depuis sa mise en service en 1971. C'est bien une page de l'histoire industrielle du Territoire qui se referme.
Comme le rappelle un article de Nouvelle-Calédonie la 1ère, la centrale B a été inaugurée le 19 janvier 1971 à Doniambo et dénombre 365 500 heures de marche.
Le relais a donc été pris par la Centrale flottante dite "CAT", arrivée de Turquie le 3 septembre dernier, et qui fonctionne à pleine capacité depuis décembre 2022.
Une trentaine de salariés de l’opérateur électrique calédonien Enercal ayant travaillé sur la Centrale B sont en cours de formation pour une intégration dans les équipes de la nouvelle centrale électrique le mois prochain.
Cette installation fournit désormais de l'électricité à l'usine métallurgique de Doniambo, où la SLN espère produire plus de 50 000 tonnes de ferronickel cette année. Pour autant, tous les problèmes ne sont pas résolus.
Certes, la nouvelle centrale électrique doit permettre de sécuriser la production de l’usine de Doniambo dans un contexte de concurrence mondial à bas coût et de dumping sur les prix du ferronickel. Car sans production régulière et suffisante, les couts fixes de production du ferronickel calédonien sont supérieurs aux cours mondiaux du ferronickel.
Apporter une énergie suffisante pour les fours de l'usine, là réside l’atout de la nouvelle centrale électrique flottante louée à l'opérateur turc Karpowership, dont c’est la spécialité.
Cependant, l’alliage produit en Nouvelle-Calédonie, durable, responsable et de grande pureté est confronté à la fonte de nickel de l’Indonésie (NPI) qui tire les prix vers le bas et fragilise l’opérateur calédonien.
Dernier souci et non des moindres, la dégradation du climat. En Nouvelle-Calédonie, les deux dernières années ont été marquées par de fortes pluies, amplifiées par le phénomène climatique La Niña. Les "mois du mineur" comme on les appellent, autrement dit les mois secs favorables à l'extraction minière ont fortement diminué.
L’exploitation des cinq mines de la société, notamment Thio et Kouaoua sur la côte Est, mais aussi Népoui-Kopéto et Tiébaghi sur la côte Ouest, et Poum au Nord a été parfois rendue extrêmement difficile, amplifiée par la boue qui rend quasi-impossible l'extraction du minerai.
Afin de soutenir la SLN, Le gouvernement calédonien a autorisé le groupe minier (SLN) à augmenter ses exportations de minerai de nickel à faible teneur de quatre à six millions de tonnes.
Après un prêt de 525 millions d'euros en 2016, effectué par l'Etat et Eramet, Bercy est reparti à la rescousse du champion calédonien du nickel. L'Etat a consenti un nouveau prêt de 40 millions d'euros à SLN pour aider le premier employeur privé de Nouvelle-Calédonie à faire face à une "situation de trésorerie critique", a annoncé lundi 13 février le ministère de l'Economie.
LME Nickel (classe 1) le 15/03/2023 à 12:40 : 23.226 dollars/tonne +0,81%
Cours de la fonte de nickel indonésienne (NPI) : 15.000 dollars/tonne