Vaccination contre le Covid-19 : le décret publié, les soignants suspendus pourront être réintégrés dès lundi 15 mai

Un soignant dans un couloir du service des urgences du CHRU de Nancy, le 11 juillet 2022
Le gouvernement a publié dimanche au Journal Officiel le décret permettant le retour en poste des soignants non-vaccinés contre le Covid, qui étaient suspendus de leur fonction depuis août 2021.

"L'obligation de vaccination contre la Covid-19 prévue par l'article 12 de la loi du 5 août 2021 susvisée est suspendue", indique le décret diffusé dans la nuit. Il lève ainsi l'obligation vaccinale des soignants et autorise donc leur retour dès lundi 15 mai.

Les conditions de ce retour, qui prévoient notamment que la personne suspendue se voie réintégrée dans le même poste ou un poste "équivalent", ont été définies par le gouvernement dans une instruction ministérielle diffusée il y a deux semaines, pour laisser aux hôpitaux et autres établissements de soin le temps de se préparer.

Le gouvernement garde la possibilité de suspendre à nouveau les non-vaccinés si la pandémie repart, par un nouveau décret.

Les députés veulent abroger la loi sur l'obligation vaccinale

Le groupe PCF à l'Assemblée nationale a fait voter le 4 mai une proposition de loi abrogeant définitivement l'obligation vaccinale contre le Covid, ce qui interdirait tout retour des suspensions. Mais le gouvernement s'y oppose, et la proposition de loi n'a pas encore été examinée par le Sénat.  

L'exclusion des soignants non-vaccinés a enflammé les réseaux sociaux, mais le nombre de personnes concernées est probablement assez réduit. En Martinique, en Guadeloupe et en Guyane, où la défiance envers le vaccin a été plus grande que dans l'Hexagone, de nombreux personnels d'hôpitaux et d'établissements de santé ont été concernés.

Personnel soignant (sit-in du 18 octobre 2021).


Les estimations au niveau national vont de quelques milliers, suivant les indications parcellaires obtenues notamment auprès du ministère de la Santé, à "de 20 à 40.000 personnes", selon Elsa Ruillère, une animatrice de collectifs de soignants refusant le vaccin devenue élue CGT Santé.

Au total, l'obligation de se vacciner a été requise auprès de 2,7 millions de personnes, qu'elles soient directement au contact avec les malades - aides-soignants, infirmiers, médecins, ambulanciers, aides à domicile, pompiers - ou encore indirectement comme les personnels administratifs des établissements de soins.