Championnats du monde de judo : les Ultramarins ont brillé à Doha

Teddy Riner, Alexis Mathieu, Amandine Buchard, Sarah-Léonie Cysique et Julia Tolofua, médaillés des Championnats du monde de judo de Doha.
Les Championnats du monde de judo se sont achevés dimanche, au Qatar. Cinq Ultramarins étaient en lice dans les diverses catégories en individuel et par équipe. Si Teddy Riner a décroché son onzième titre mondial, Julia Tolofua s'est aussi approchée des étoiles. Moins de chance en revanche pour Amandine Buchard, qui se contente du bronze, ou Sarah-Léonie Cysique, qui rate (encore) son premier titre.

De manière générale, l’équipe de France de judo a plutôt bien réussi ses Championnats du monde, qui se déroulaient du 7 au 14 mai à Doha (Qatar). Avec huit médailles récoltées (sept en individuel et une par équipe), les Bleus font mieux que lors des précédents Mondiaux. Ces résultats sont satisfaisants, à quelques mois des Jeux Olympiques de Paris 2024. Côté Ultramarins, ils étaient cinq en lice et tous ont récolté une médaille.

Teddy Riner, taille patron

Le patron de la discipline depuis plus de dix ans, le Guadeloupéen Teddy Riner, revenait à la compétition après six années d’absence. Mais comme tout grand seigneur, Riner a su soigner son retour en s’octroyant une onzième couronne mondiale. Même si tout n’a pas été parfait, le Guadeloupéen a semblé en pleine possession de ses moyens. De bon augure avant son objectif ultime : un troisième titre olympique en individuel à Paris.


Il avait annoncé venir à ces Championnats du monde pour se tester, mais aussi se confronter à la concurrence. Le Français aura fait mieux que se tester : il a envoyé un message à la planète judo. Si son physique le laisse en paix dans les prochains mois, et au vu de ce qu’il a montré samedi lors de ses combats, le Guadeloupéen Teddy Riner sera dur à battre en 2024.

Julia Tolofua, l’avènement d’une future grande

Julia Tolofua semblait toute petite dans l’ombre de la Française Romane Dicko, numéro 1 mondial. À Doha, quand cette dernière s’est fait éliminer, les 1,89 m de la Wallisienne se sont faits voir. Julia Tolofua, numéro 7 mondiale, a démontré qu’il fallait compter sur elle. Médaille d’argent sur ces Championnats du monde, elle se place comme une concurrente sérieuse dans les mois et année à venir.


En finale, elle s’est inclinée non sans mérite face à la championne olympique japonaise Akira Sone. Après un long combat, elle perd l’or au golden score sur un Hansoku-Make. "J'aurais aimé faire plus, aller plus fort. Il me manque encore peut-être quelque chose. On travaillera plus dur encore", a-t-elle déclaré à L'Équipe après son combat.  En pleurs à la fin du match, Julia Tolofoua a néanmoins réalisé un exploit en arrivant en finale. Pas favorite avant la compétition, la Wallisienne a effectué un parcours remarquable et se place dans la cour des grandes à quelques mois des JO de Paris 2024.

Amandine Buchard, les blessures du passé

Elle avait annoncé à notre micro, avant le début des Championnats du monde, être en forme et ne craindre personne. À l’exception de la Japonaise Abe Uta, triple championne du monde et championne olympique en titre. Lundi 8 mai, la Martiniquaise a fait face à sa pire ennemie du circuit en quart de finale. Comme en finale des Jeux olympiques de Tokyo en 2021 et en demi-finale des Mondiaux en Ouzbékistan en 2022, elle a buté sur la Japonaise.


Tout de même, la Martiniquaise revient de Doha avec sa quatrième médaille de bronze mondiale après 2014, 2018 et 2022. Une performance exceptionnelle pour celle qui concourt en -52 kilos. Vaincue en petite finale à quelques secondes de la fin du combat sur un Ippon, Amandine Buchard, attristée, a dit avoir appris et vu ses axes d’améliorations avant Paris 2024, pour enfin battre Abé.

Sarah-Léonie Cysique, le coup d’arrêt

Vice-championne olympique à Tokyo en 2021, la Guadeloupéenne Sarah-Léonie Cysique voulait se servir de ces Championnats du monde pour passer un cap et s’affirmer. Malheureusement, elle échoue aux repêchages en individuel face à la Canadienne Jessica Klimkait, championne du monde en 2021. La Guadeloupéenne, engagée en -57 kilos, avait pourtant bien débuté sa journée mardi 9 mai. Elle avait remporté ses trois premiers combats avec la manière, et pensait enfin briser le mauvais sort à 24 ans en allant décrocher sa première médaille d’or chez les séniors.

Sarah-Léonie Cysique

Mais, en quart de finale, Sarah Léonie Cysique s’est inclinée sur Ippon devant la championne du monde 2019 Christa Deguchi. Qui sera à nouveau sacrée quelques heures plus tard. Un résultat décevant pour la Guadeloupéenne, qui espérait mieux : "Je suis déçue et j'attends toujours plus de mes compétitions. Ne pas réussir à obtenir ce qu'on veut, c'est très frustrant. Et quand ça se répète, la frustration grandit", dit-elle. Mais ses Championnats du monde ne sont toutefois pas ratés. Par équipe mixte, Sarah-Léonie Cysique décroche la médaille d’argent. Tout n’est donc pas à jeter pour la Guadeloupéenne au sortir de ces Championnats du monde, à l’approche des Jeux olympiques 2024.

Alexis Mathieu, le dur apprentissage 

Le Calédonien était engagé en -90 kilos lors de ces Championnats du monde. Dès le premier tour, il prend la porte après sa défaite face au Néerlandais Jesper Smink, 14e mondial. Battu à quelques secondes de la fin du temps réglementaire sur waza-ari, Alexis Mathieu, encore en phase d’apprentissage de la compétition individuel, a pris rendez-vous pour le futur. Partenaire d’entrainement lors des jeux de Tokyo 2021, il espère réussir à se qualifier pour les JO de Paris 2024.

Alexis Mathieu Judo France 2023


En revanche, dimanche par équipe mixte, il avait le sourire. Déjà vice-champion du monde avec l’équipe de France en 2021 et 2022, il termine à nouveau second à Doha. Il repart donc du Qatar avec sa troisième médaille d'argent aux Mondiaux par équipes.