Après le rappeur Kalash, les footballeurs Thierry Henry et Wendie Renard, c'est au tour de la star du judo, le Guadeloupéen Teddy Riner, de s'exprimer publiquement sur la mobilisation contre la vie chère en Martinique.
Il se dit attristé et "impacté" car "ce qui se passe en Martinique se passe en Guadeloupe, se passe à La Réunion, se passe en Nouvelle-Calédonie" : "Parce que ce sont des régions françaises et ça veut dire qu'il y a deux poids, deux mesures."
"J'aimerais comprendre pourquoi c'est plus cher pour nous, interroge-t-il. J'aimerais comprendre pourquoi on nous traite autrement. On est Français ou on n'est pas Français ?"
Le judoka poursuit en donnant l'exemple des territoires voisins des Antilles françaises : "Il y a des îles à côté, ils font les mêmes procédés, ils utilisent les moyens comme le bateau pour faire venir la marchandise, et ils ne sont pas 30% plus chers. Donc, expliquez-nous !"
"Nous sommes un peuple solidaire"
S'il demande des réponses au gouvernement, il sait néanmoins que les transformations ne viendront pas du jour au lendemain. La rencontre entre Serge Letchimy, le président de la collectivité exécutive de la Martinique, et le Premier ministre Michel Barnier, le 25 octobre dernier, est déjà "une première amorce", selon Teddy Riner pour qui le Premier ministre devrait aussi entrer "en discussion avec les personnes qui manifestent, parce que ce n'est pas normal".
"Maintenant, on va suivre, on va faire en sorte que certaines choses changent, et je pense qu'il faut rester solidaires. Pour une fois, j'aimerais que nous montrions qu'on est solidaires, que nous sommes un peuple solidaire, lance-t-il. Souvent, trop souvent, j'ai entendu, on n'est pas solidaires. C'est le moment de montrer qu'on est solidaires."
"Je mets mes deniers dans mon pays"
S'il assure ne pas s'engager, le Guadeloupéen a voulu à son tour s'exprimer dans les médias pour mettre en lumière la situation des Antillais et des Ultramarins en général.
"Même si je ne vis pas en Guadeloupe, même si je ne vis pas aux Antilles, je suis Guadeloupéen, je suis né là-bas, j'ai une grosse partie de ma famille, j'ai mon père qui vit là-bas, souffle le judoka. Je ne peux pas me dire que demain, je vais lâcher mon peuple, je vais lâcher mes origines, là où je suis né, là où tout a commencé, non, c'est impossible !"
Il sait cependant que s'exprimer dans les médias ne fait pas tout et assure qu'il va déjà plus loin en investissant de l'argent en Guadeloupe : "Je mets mes deniers dans mon pays. J'aimerais voir certains qui sont là à faire des blablas, s'ils ont mis un euro dans leur pays."