JO Paris 2024. Laura Flessel, championne d'escrime : "Nos escrimeurs ont un genou au sol, mais pas les deux"

La championne d'escrime Laura Flessel au Palais des Sports de Petit-Bourg, en Guadeloupe, le 15 juin 2024, dans le cadre du relais de la flamme olympique.
Alors que des grands noms de l'escrime française ont échoué à décrocher une médaille aux épreuves individuelles des Jeux Olympiques de Paris, la championne des JO d'Atlanta (1996) Laura Flessel estime qu'il faut "oublier la déception" et encourager les escrimeurs, toujours en course pour une médaille par équipes.

Le bilan est mitigé pour l'escrime française. À l'issue des épreuves individuelles de fleuret, d'épée et de sabre aux Jeux Olympiques de Paris, la France n'a rapporté "que" quatre médailles : une en or, trois en argent, dont celle du Guadeloupéen Yannick Borel. Mais d'autres champions ont perdu pied et se sont fait éliminer avant même d'atteindre le carré final : les championnes Marie-Florence Candassamy et Ysaora Thibus, ou encore le fleurettiste Enzo Lefort, qui avaient pourtant de réelles chances de monter sur le podium.

La Guadeloupéenne Laura Flessel, championne olympique d'épée (en individuel et par équipes) en 1996 aux Jeux Olympiques d'Atlanta, suit de près le parcours des escrimeurs français, et plus particulièrement celui des Ultramarins, sur les pistes du Grand Palais. Elle s'est confiée à Outre-mer la 1ère.

Outre-mer la 1ère : Comment vivez-vous ces Jeux Olympiques à Paris ?

Laura Flessel : Ces Jeux sont magnifiques. Ça fait sept ans qu'on se prépare. On a des équipes de France qui se battent, qui ne laissent rien passer et qui nous font plaisir. Il y a Valérie Barlois [vice-championne olympique d'épée en 1996, à Atlanta] qui est juste en face de moi. Nous sommes là. On a hâte de passer le relais.

La dernière médaille d'or aux Jeux Olympiques [pour l'épée féminine], c'était à Atlanta. Ça fait 28 ans. On se dit que, peut-être, 2024 va porter chance à cette équipe de France. On est ravies, on donne de la voix et ça fonctionne, donc on est heureuses.

Est-ce qu'il n'y a pas une pointe de déception à voir les défaites d'Ysaora Thibus, d'Enzo Lefort ou encore de Marie-Florence Candassamy ?

C'est la loi du sport. Nous sommes deux sur la piste. Et lorsqu'on n'a pas la solution, il faut aussi s'avouer moins fort. Oubliez la déception, parce qu'eux s'entraînent de 24 à 40 heures par semaine. Ce sont les premiers à avoir de la peine. Mais il faut qu'on porte notre voix pour eux, pour qu'ils reprennent. Ils ont un genou au sol, mais pas les deux. On continue à les encourager !

Que pensez-vous de l'ambiance dans ce Grand Palais ?

C'est magique ! On est dans un lieu charismatique qui avait déjà connu les championnats du monde. Aujourd'hui, c'est les Jeux Olympiques. Notre équipe de France a fait retentir la Marseillaise hier [après les deux médailles d'or et d'argent des sabreuses en individuel]. Les filles, aujourd'hui, par équipes, sont en demi-finales, donc j'espère que ça portera encore chance.