Mayotte : reprise des interventions de secours la nuit, sous sécurité renforcée

Samu 976
Les urgentistes du Samu à Mayotte avaient fait valoir leur droit de retrait, et la directrice du Samu avait décidé de ne plus engager jusqu'à nouvel ordre de véhicule de secours la nuit, après l'agression d'une de ses équipes dans la nuit du lundi 18 au mardi 19 décembre. Ils ont visiblement été entendus.

Le Samu de Mayotte a repris ce jeudi 21 décembre ses interventions nocturnes, chacun de ses véhicules étant désormais escorté par les forces de l'ordre.

"C'est un dispositif unique et innovant (...) sur la base de la demande du médecin régulateur qui engage un véhicule de transport sanitaire ou d'urgence, une escorte est également déclenchée, soit police, soit gendarmerie" selon la zone d'intervention, a précisé jeudi le directeur de l'Agence régionale de santé (ARS) de Mayotte, Olivier Brahic. Deux interventions ont eu lieu dans la nuit de mercredi à jeudi en bénéficiant de ce dispositif.

Cette décision fait suite à une réunion d'urgence organisée mercredi 20 décembre par l'ARS de Mayotte, en présence de représentants des forces de l'ordre, de la préfecture et du Centre hospitalier de Mayotte (CHM).

Mardi, la directrice du Samu au CHM, Nora Oulehri, avait annoncé qu'elle n'engagerait plus de véhicule de secours la nuit sur l'île en raison d'une situation sécuritaire très difficile, après l'attaque subie par une équipe de retour d'intervention bloquée par un barrage improvisé.

Interdiction des compétitions

Mayotte est confronté à des épisodes de violence depuis plusieurs semaines, marqués par une recrudescence des affrontements entre bandes de jeunes de villages rivaux.

Après plusieurs agressions et affrontements en marge de matches de football le week-end dernier, qui ont causé la mort d'un supporter à Tsingoni (ouest) et la grave blessure d'un joueur de 15 ans à Ouangani (centre), la préfecture de Mayotte a par ailleurs interdit pour deux semaines les compétitions de football, handball et basket-ball.

"En fonction de l'évolution du contexte sécuritaire, cette interdiction pourra être prolongée dans le temps et/ou étendue à d'autres manifestations sportives", a précisé la préfecture dans un communiqué.