Finie, l’école !
Les élèves calédoniens sont en grandes vacances depuis cet après-midi. En tout cas ceux dont le demi-groupe ne terminait pas plus tôt dans la semaine, et ceux qui ont été en classe jusqu’au bout. Quel rapport avec le référendum ? Eh bien, c’est d’abord en pensant au scrutin du 12 décembre, que le gouvernement calédonien a pensé avancer d’une semaine la fin d’année scolaire. Pour des raisons de sécurité, et d’organisation pratique : de nombreux bureaux de vote sont installés dans une école. La pandémie de Covid avait terminé de convaincre l’exécutif.
Finie, la (drôle de) campagne !
La campagne officielle pour le référendum s’achève à minuit dans la nuit de vendredi à samedi. Commencée le lundi 29 novembre, elle a été comme prévu marquée par l’absence des indépendantistes.
L’UC-FLNKS, l’Uni et le Parti travailliste ont été habilités à participer. Mais pour protester contre le maintien du scrutin à la date prévue, ils n’ont pas émis de propagande, ni posé d’affiche sur les panneaux devant les bureaux. Tout en diffusant de façon très active l’appel du camp indépendantiste à ne pas participer au vote.
L’Eveil océanien a finalement saisi l’occasion de faire campagne, il a expliqué à travers un spot officiel le sens de son "Non pas maintenant".
C’est un positionnement d’avenir, qui crée une passerelle entre le Oui et le Non. C’est surtout un positionnement de vérité qui prend en compte la complexité de notre histoire ainsi que la réalité que nous vivons.
Veylma Falaeo, Eveil océanien
Pour le reste, ce sont les mouvements loyalistes qui ont mené campagne. A savoir Calédonie ensemble et trois déclinaisons des Voix du Non, qui représentent différents partis (et ont dû retirer certains de leurs clips animés).
Attention, occultation !
La fin de la campagne officielle, ça signifie que les électeurs doivent avoir le temps, avant de se rendre aux urnes, de "digérer" les messages qui leur ont été transmis. De minuit cette nuit jusqu’à la fermeture des bureaux dimanche soir, interdiction de diffuser des propos à "caractère de propagande politique", pour ne pas influer sur le vote. Cela se traduit par l’occultation de nombreux contenus. Traduction : dans l’intervalle, des chaînes de télé et des vidéos en replay ne seront pas visibles depuis la Calédonie.
Macron : "Quel que soit le choix, il y aura une vie ensemble"
Lors d'une conférence de presse, jeudi à Paris, Emmanuel Macron a présenté ses priorités pour la présidence française de l'Union européenne. Et à la fin de son discours, le président a été interrogé sur le référendum. Le chef de l'Etat a redit que "la France serait moins belle sans la Nouvelle-Calédonie".
"Le rôle du président de la République n’est pas d’être dans un camp", a également déclaré Emmanuel Macron pour qui "le jour d'après, quel que soit le choix, il y aura une vie ensemble, compte tenu de la réalité géopolitique de la région et de ce qu'est la Nouvelle-Calédonie".
Venue de Lecornu
C’est la surprise de la fin de semaine : Sébastien Lecornu, qui se trouvait en Calédonie en octobre, revient dès la nuit prochaine. Une visite qui rompt avec les codes habituels.
ONU: le FLNKS auditionné par le comité de décolonisation
Le président du Congrès, Roch Wamytan ; Mickaël Forrest, membre du gouvernement ; et Charles Wea, collaborateur : les trois personnalités du FLNKS missionnées auprès des Nations-Unies pour y plaider la cause du camp indépendantiste ont rencontré ce matin les membres de la commission de décolonisation, à New-York.
Calédonie ensemble réclame un statut "définitif"
Le parti dirigé par Philippe Gomès passait hier par Boulouparis. L’occasion pour le député Philippe Gomès d’appeler de ses voeux un statut calédonien qui soit "définitif". Il l'a dit en ces termes : "On a eu deux consensus transitoires: Matignon, c'était un consensus de dix ans, Nouméa, c'était un consensus de vingt ans. Ils étaient nécessaires, il fallait construire quelque chose, on ne blâme pas les anciens. Mais maintenant, il faut que ce soit un consensus définitif entre Calédoniens, entre indépendantistes et non-indépendantistes"
Encore des appels à aller voter
"Il s’agit du rendez-vous le plus important de notre histoire", insiste l'association Un cœur, une voix qui entend représenter les "exclus" de la liste électorale spéciale. Son président appelle "toutes les personnes qui disposent du droit de vote à aller voter (...) Indépendantistes, loyalistes, abstentionnistes… il est essentiel que le 12 décembre, toutes les personnes qui ont ce précieux droit puissent l’exercer." L’association ajoute : "Il serait regrettable et inacceptable que certaines personnes subissent des pressions et se voient empêchées d’exercer ce droit fondamental." Elle demande aussi "aux personnes qui vivent en dehors de la Nouvelle-Calédonie de faire preuve de mesure dans leurs propos et de veiller à ne pas attiser les tensions."
Et l’association citoyenne de Nouvelle-Calédonie "appelle les électeurs inscrits sur la liste électorale spéciale consultation à effectuer leur droit citoyen".
Et des appels au calme
Les institutions coutumières ont multiplié les messages en ce sens. Aujourd'hui, c'est du Sénat coutumier qu'émane un appel au calme et à l'apaisement. "Dans le respect de nos différences, de notre Histoire et de nos valeurs", le communiqué signé du président, Yvon Kona, "formule le souhait que toutes oppositions restent idéologiques et fassent l’objet d’échanges en bonne intelligence si besoin est, mais qu’elles ne se transforment pas en confrontations physiques violentes."
Faire preuve de civisme et de calme, c’est le message transmis depuis Bourail, par le conseil coutumier de l’aire Ajië arhö, "en respectant les personnes et les lieux affectés pour ce vote". De même, "chacun devra respecter les résultats". En ajoutant qu’ils "ne sont pas une fin en soi, il nous appartient de continuer à travailler pour une reconnaissance pleine et entière de l’identité kanak".
Invité de la matinale
Gérard Sarda était ce vendredi le dernier invité de la matinale radio avant le référendum. Le président de la Ligue des droits de l’Homme et du citoyen est revenu sur la tribune dans Le Monde. Et pour lui, quelle que soit la situation après le 12, il n’y a pas d’autre choix : le dialogue devra se rétablir…
Son entretien avec Anne-Claire Lévêque :
184 332 électeurs
Il varie, le nombre d’électeurs inscrits sur la liste spécial référendaire. Et donc autorisés à s’exprimer pour la consultation d’autodétermination. Le haussariat a transmis aujourd’hui leur nombre par commune. Et le chiffre total s’élève à 184 332.
Sachant qu’il bougera jusqu’au dernier moment : des personnes qui estiment remplir les conditions pour voter, et présentent tous les justificatifs nécessaires, sont susceptibles d’être inscrits même dimanche, via les délégués de la commission de contrôle.
La Calédonie à la Une
Si vous gardez un œil sur les médias nationaux, difficile d’y échapper : d’un coup, la Calédonie semble partout ! Des reportages, tribunes et analyses ont commencé à être consacrés au référendum il y a quelques semaines. Puis durant un temps, l’actualité brûlante aux Antilles a comme éclipsé la consultation sur la pleine souveraineté.
Mais à la veille du jour J, les quotidiens nationaux, voire régionaux, les chaînes de télé, portails d’information, radios et autres hebdos zooment sur le dossier calédonien. Certains avaient ou ont sur place des envoyés spéciaux - comme Outre-mer la 1ère, France info (et ses longs formats à lire ici), France 2, TF1, France inter, Europe 1, The Guardian, The New York times, Ouest France. D’autres ont pris des journalistes locaux pour correspondants - tels Libération, Le Figaro, Marianne, RFI ou BFM. Et puis il y a tous ceux qui relaient les dépêches, photos et vidéos de l’agence France presse. Difficile de ne pas le savoir, qu'il y a référendum !
Dans le rétro
Avant ce scrutin sur l'avenir de la Calédonie, retour sur son histoire récente, en huit épisodes diffusés au journal télévisé. Depuis la prise de possession française en 1853, jusqu'à la signature de l'Accord de Nouméa en 1998 : à regarder ici.
Carte interactive
Pour retrouver les résultats des deux consultations d'avant, et les sujets télés de la rubrique "Dans ma commune", direction la carte interactive publiée par NC la 1ère.
Sans alcool
On s'en doutait, et l'arrêté est tombé : la vente d’alcool à emporter est interdite depuis ce midi et jusqu'à lundi midi. Un texte qui s'ajoute aux trois précédents, pour réglementer le port d'armes, le carburant en récipient et les feux d'artifices.
Pour retrouver les infos sur la consultation, allez sur le site et cliquez sur Référendum NC 2021.