Le ballet des responsables politiques calédoniens à Paris n'en finit plus. Alors que les loyalistes sont arrivés dans la capitale, où ils comptent bien défendre l'appartenance de la Nouvelle-Calédonie à la France lors des discussions avec l'Etat qui s'ouvrent la semaine prochaine, la présidente du Congrès de la Nouvelle-Calédonie Veylma Falaeo enchaîne elle aussi les rendez-vous institutionnels.
Jeudi 30 janvier, elle s'est entretenue avec le Premier ministre François Bayrou pour son premier déplacement en tant que cheffe du Congrès. L'occasion de resolliciter l'aide nécessaire de l'État alors que le Caillou est dans l'impasse économique et politique.
Outre-mer la 1ère : Comment s'est passé l'entretien avec François Bayrou ?
Veylma Falaeo : Ça a été une discussion franche sur les défis que rencontre la Nouvelle-Calédonie. Le Premier ministre est parfaitement conscient des enjeux économiques et sociaux. Je suis rassurée. Sur l'accompagnement économique, le Premier ministre m'a dit que l'État sera là pour la Nouvelle-Calédonie.
Plusieurs questions demeurent. Nous savons que le chômage partiel a été prolongé mais il reste encore des financements [à trouver]. Il y a des pistes à discuter et à voir. Et nous aurons nous aussi la responsabilité d'entamer les réformes nécessaires pour le pays.
Qu'avez-vous dit au Premier ministre ?
J'ai rappelé que la situation de la Nouvelle-Calédonie est catastrophique et qu'on a peu de visibilité. Qu'il y a quand même un climat anxiogène au pays, qu'on a besoin de rassurer les Calédoniennes, les Calédoniens, mais qu'on a aussi besoin de relancer l'activité économique.
Dans le temps qui est prévu pour les discussions [sur l'avenir institutionnel du territoire], il y aura aussi une table ronde avec l'ensemble des acteurs économiques. C'est satisfaisant. Je pense que le Premier ministre est pleinement engagé à accompagner la Nouvelle-Calédonie.
Pour l'instant, l'État n'a versé que deux tiers des aides promises à la Nouvelle-Calédonie...
Oui, il reste encore un tiers, qui correspond à 9 milliards de francs [75,4 millions d'euros]. Donc j'ai encore plaidé pour que l'État puisse nous faire ce versement. Nous avons voté la réforme de la TGC [Taxe générale sur la consommation, équivalent de la TVA] le 16 janvier dernier, mais ça n'est pas vraiment une réforme puisque nous restons sur le statu quo. J'ai assuré au Premier ministre qu'il y avait une réflexion en cours, notamment avec le président du gouvernement calédonien [Alcide Ponga] pour que nous puissions travailler de concert, le Congrès et le gouvernement.
Les discussions s'ouvrent le 4 février au ministère des Outre-mer. On évoque beaucoup l'opposition entre les indépendantistes et les non-indépendantistes. Quelle sera votre position ?
L'Éveil océanien, nous sommes la voix médiane. Nous serons la voie du milieu. Le président du parti a été convié. En tant que formation politique, nous sommes considérés et reconnus et donc nous participerons à ces travaux en tant que tel.