Avenir de la Nouvelle-Calédonie : ouverture mercredi 26 mai de la table-ronde à Paris entre l'État et les élus

Le document se veut plus complet que les deux précédents, lors des référendums de 2018 et 2020.

Le Premier ministre Jean Castex reçoit mercredi 26 mai les délégations d'élus calédoniens à Paris dans le cadre des discussions sur l'avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie. Qui sera présent ? Quels sujets à l'ordre du jour ? Le point sur ce rendez-vous prévu jusqu'au 1er juin.

Du 26 mai au 1er juin, l'État et des délégations d'élus calédoniens vont se rassembler à Paris dans le cadre d'une table-ronde sur l'avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie, huit mois après le deuxième référendum. Pas organisée comme un comité des signataires, comme le prévoit l'accord de Nouméa, elle marque tout de même un moment important dans les discussions.

► Qui sera présent ?

Les principaux élus de Nouvelle-Calédonie ont été invités à ce rendez-vous souhaité par Jean Castex, pour qui "le dialogue est plus que nécessaire" alors qu'approche la sortie de l'Accord de Nouméa. Mais tous n'ont pas répondu présent. À commencer par les indépendantistes de l'UNI qui ont annoncé le jeudi 20 mai qu'ils ne viendraient pas à Paris, le format ne leur convenant pas.

Écoutez Louis Mapou, interrogé par Nouvelle-Calédonie la 1ère sur la décision de l'UNI :

UNI et Paris, Louis Mapou


Les indépendantistes seront donc représentés à Paris par une délégation de l'Union Calédonienne, qui précise qu'elle ne sera pas là pour négocier mais pour "écouter ce que l’État français a à dire", notamment sur ses intérêts à maintenir une présence en Nouvelle-Calédonie.

On y va aussi pour dire, que nous avons demandé l’organisation du troisième référendum. Pour nous, la date doit être celle de 2022. Et que la question, doit être la même que celle posée les deux premières fois.

Gilbert Tyuienon, premier vice-président de l'Union calédonienne

 

Côté non-indépendantistes, le parti Avenir en confiance sera là. Virginie Ruffenach, la cheffe du groupe au Congrès, s'est dite "particulièrement déterminée" au micro de Nouvelle-Calédonie la 1ère :

Virginie Ruffenach, Avenir en confiance


Le fondateur du parti Générations NC, Nicolas Metzdorf, a indiqué qu'il sera présent ainsi que Pascal Vittori, maire de Boulouparis.

Enfin, Calédonie Ensemble, dont sont membres les deux députés du territoire, Philippe Gomès et Philippe Dunoyer, ainsi que le parti L'Eveil océanien, laissaient leur participation suspendue au contenu de l'ordre du jour.


Tous les participants seront reçus mercredi par Jean Castex, puis les jours suivants par Sébastien Lecornu. L'Élysée avait évoqué la possibilité d'une rencontre avec le président de la République à la fin des discussions, mais rien n'a encore été annoncé.  

► Quels enjeux ?

Si la réunion prévue à Paris se veut surtout "une session d'échange et de travail" qui ne débouchera pas forcément sur des décisions, quelques pistes importantes vont être explorées. Premièrement, les implications du "Oui" et du "Non" au troisième et dernier référendum. Mi-mai, un document de 46 pages à ce sujet a été transmis aux dix membres du groupe Leprédour, constitué fin octobre par le ministre des Outre-mer. Une "base de travail" qui n'est pas "définitive", précise-t-on en préambule du texte consulté par Outre-mer la 1ère.

Compétences régaliennes, relations internationales, corps électoral, pouvoir des provinces ou encore monnaie, emploi, sécurité, industrie, commerce, éducation, santé... de nombreux points y sont évoqués en fonction de ce qui pourrait être voté, avec les conséquences qui en découleraient.

Autre sujet important, la date de la troisième et dernière consultation. Les partisans de la Nouvelle-Calédonie française souhaiteraient l'organiser au plus vite, tandis que les indépendantistes aimeraient qu'elle se tienne après l'élection présidentielle de 2022. 

Un temps d'échange est donc nécessaire entre les différents camps, gouvernement français inclus, et la question sera sans doute abordée lundi, lors des discussions bilatérales entre le ministre des Outre-mer et les différentes délégations. 

 

► Quel programme ?

Parmi ces points, quelques uns vont être approfondis lors des sessions de discussions à Paris. Jeudi 27 mai, seront abordés les questions de droit interne et international, celles d'économie et d'industrie, notamment du nickel, cruciale pour le territoire, et celles des finances publiques. Le lendemain, l'éducation, le transport, la santé, la justice et la sécurité seront au programme.

Lundi 31 mai, des réunions bilatérales sont prévues toute la journée avec le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu. Enfin le mardi sera un temps de conclusion, dont le contenu reste encore à préciser, indique le gouvernement.