Miss France 2024 : la Nordiste d'origine réunionnaise couronnée, deux miss ultramarines dans le top 5

Eve Gilles, Miss Nord-Pas-de-Calais d'origine réunionnaise, face à Audrey Ho-Wen-Tsaï, Miss Guyane, attendent de savoir qui de l'une ou l'autre sera la nouvelle Miss France 2024.
La Guadeloupéenne Indira Ampiot cède sa couronne de Miss France à Eve Gilles, Miss Nord-Pas-de-Calais et Réunionnaise par sa mère, à l'issue d'une soirée de 3h30, samedi 16 décembre, au zénith de Dijon. Parmi les trois dauphines, on note la présence de Miss Guyane, classée première dauphine, et de Miss Guadeloupe, qui décroche la troisième place.

Il n'y a pas eu de passage de relais d'une Ultramarine à une autre... Enfin pas à proprement parler. La nouvelle Miss France 2024 est en effet Miss Nord-Pas-de-Calais, Eve Gilles, d'origine réunionnaise par sa mère !

Elle est entourée d'Ultramarines car parmi ses dauphines, il y a Miss Guyane, Audrey Ho-Wen-Tsaï, arrivée à la seconde place, et Miss Guadeloupe, Jalylane Maës, arrivée à la 4e place. L'intelligence artificielle qui prédisait ces deux Miss dans le top 5 avait vu juste, enfin presque vu que le logiciel avait pronostiqué la victoire de Miss Côte d'Azur.

Ces reines de beauté se sont distinguées lors des différents tableaux musicaux, comme ceux dédiés au flamenco ou à la Motown, car le thème de l'élection était "la boîte à musique".

Elles ont aussi sans doute convaincu par leurs réponses lors des questions posées par plusieurs anciennes Miss France dont la Polynésienne Mareva Galanter.

Interrogée sur son trait de caractère distinctif, Miss Guyane a répondu être une personne "assez chaleureuse [...], positive, énergique". Des qualités d'après elle "requises" pour Miss France, dont le rôle est "d'incarner une cause" mais pas seulement.

Miss Guadeloupe a quant à elle dû expliquer en quoi elle pensait représenter la diversité des femmes. Il faut "accepter chaque femme comme elles sont, avec des formes, des cheveux courts, longs, bouclés, crépus", a-t-elle asséné.

Une légère chute

Les deux jeunes femmes s'étaient illustrées chacune à leur manière dans l'émission : Miss Guyane dès l'introduction en étant au centre en première ligne, avant que n'apparaisse Miss France 2023, Indira Ampiot, assise dans un cœur suspendu et descendue doucement vers le sol.

Miss Guadeloupe, elle aussi, mais pour des raisons moins nobles : lors du 2e tableau aux rythmes latino, Jalylane Maës a glissé en s'agenouillant à la fin d'une chorégraphie et est tombée en arrière, touchant au passage Miss Tahiti qui a alors repoussé la main de la Guadeloupéenne. Un moment repéré et extrait immédiatement sur les réseaux sociaux :

Le déséquilibre n'a visiblement pénalisé personne puisque parmi les noms des 15 demi-finalistes, présélectionnées par un jury lors des jours précédents, il y avait la Polynésienne Ravahere Silloux et la Guadeloupéenne Jalylane Maës, ainsi que la Guyanaise Audrey Ho-Wen-Tsaï.

"Je formule le vœu que vous m'appeliez France"

Dans la foulée, chacune a prononcé un discours d'une minute pour se présenter. Ravahere Silloux a raconté être née juste après la Coupe du monde de foot 98 : "Dans l'euphorie, mon père voulait m'appeler France." Mais sa mère a eu le dernier mot, la prénommant Ravahere, "la beauté de l'amour" en tahitien. Elle a assuré être une "personne engagée et enrichie par la diversité". "Je veux être les voix de notre belle France. Je formule le vœu que vous m'appeliez France", a-t-elle conclu.

Dans un discours plutôt court, Miss Guyane, Audrey Ho-Wen-Tsaï, a soutenu que l'aventure Miss France l'avait rendue "plus confiante et plus motivée". "Je souhaite incarner [...] cette ambassadrice en qui on se reconnaît, qui sensibilise et inspire les jeunes", a-t-elle insisté.

"Être sur cette scène de Miss France est une grande victoire pour moi", a déclaré Miss Guadeloupe, Jalylane Maës, se présentant comme "solaire" et "audacieuse". Elle est revenue sur l'importance pour elle de représenter les jeunes et de valoriser leur insertion professionnelle, thèmes qu'elle abordait dans sa vidéo de présentation. "Ne dit-on pas que le succès fut l'enfant de l'audace ? Alors faisons ce chemin ensemble", a-t-elle conclu.

... Et un "coucou à La Réunion"

Dans l'ensemble, les miss des Outre-mer n'ont pas eu à rougir de leur prestation, lors de cette élection présentée par Jean-Pierre Foucault et la Guadeloupéenne Cindy Fabre, Miss France 2005 et directrice nationale du concours depuis un an.

Sur les 30 candidates présentes au départ, sept représentaient nos territoires : Tahiti, la Nouvelle-Calédonie, La Réunion, Mayotte, la Martinique, la Guadeloupe et la Guyane.

Ont donc été éliminées la Martiniquaise Chléo Modestine, la Mahoraise Houdayifa Chibaco, la Calédonienne Emma Grousset et la Réunionnaise Mélanie Odules. Un "petit coucou à La Réunion" a cependant été fait par une autre demi-finaliste, la Miss Nord-Pas-de-Calais Eve Gilles, qui a tenu à rappeler ses origines. Elle s'est démarquée aussi par sa coiffure car c'est la première candidate à avoir les cheveux courts.

Elle a visiblement su séduire le public, dont les voix comptaient à 50%, et le jury de la soirée dont le vote représentait l'autre moitié. Un jury qui était pour la première fois 100% féminin : présidé par l'ancienne directrice du comité Miss France, Sylvie Tellier, il était composé de :

  • l'actrice Stéfi Celma,
  • l'ancienne mannequin et présentatrice Adriana Karembeu
  • la chanteuse Nolwenn Leroy
  • la cheffe pâtissière Nina Métayer
  • la boxeuse Estelle Mossely
  • l'humoriste Élodie Poux.
  • Hommage émouvant à Geneviève de Fontenay

Lors de la soirée, un hommage a été rendu à Geneviève de Fontenay, décédée en août dernier. Un grand nombre d'anciennes miss, toutes habillées de blanc et noir, sont arrivées deux par deux avant de s'aligner sur les marches de la scène sans prononcer un mot.

Parmi elles : les Guadeloupéennes Corinne Coman (Miss France 2003), Cindy Fabre visiblement émue, Clémence Botino (Miss France 2020), la Guyanaise née en Martinique Alicia Aylies (Miss France 2017) et bien sûr Indira Ampiot.