Annick Girardin passe du ministère des Outre-mer à la mer. Pendant ses trois années à la tête du ministère de la rue Oudinot, elle aura connu un cyclone gravissime et deux crises sans précédent à Mayotte et à La Réunion.
Annick Girardin reste au gouvernement et devient ministre de la Mer. Avec Jean-Yves Le Drian, Elee possède la particularité d’avoir été ministre sous François Hollande, d’accepter de s’embarquer en mai 2017 dans le premier gouvernement d’Edouard Philippe et de rester dans le gouvernement de Jean Castex.
C’est la première saint-pierraise à être devenue ministre sous la Ve république. Native de Saint-Malo, Annick Girardin a débuté en politique à Saint-Pierre et Miquelon, archipel français situé au large de Terre neuve (Canada) où elle a grandi entouré des siens.
Son parcours au sein de ce ministère sera marqué par la gestion du cyclone Irma, deux crises à Mayotte puis à La Réunion et la mise en place des Assises des Outre-mer.
►Le récit d’Henri Hélie d’Outre-mer la 1ère ci-dessous
On avait assez peu entendu parler d’Annick Girardin sous la présidence de François Hollande. En revanche, avec Emmanuel Macron, la ministre des Outre-mer est bien plus exposée. En effet, quelques mois après sa prise de fonction, dans la nuit du 5 au 6 septembre 2017 un cyclone avec des vents allant jusqu‘à 350km/h s’abat dans la nuit sur Saint-Martin et Saint-Barthélemy causant des dégâts sans précédent.
Le bilan est lourd : 11 morts et 95% du bâti détruit. Dès le lendemain de la catastrophe, Annick Girardin se rend en urgence à Saint-Martin constater les dégâts et faire part de la solidarité nationale. A ce moment-là, Le quotidien Libération s’intéresse à la Saint-Pierraise qui est qualifiée dans un article de "ministre roots".
La ministre défend pieds et ongle l‘action des services publics sur place ainsi que la préfète qui a vécu de manière traumatisante la catastrophe. Elle critique ces politiques parisiens qui ne vont pas sur le "terrain".
Avec ces Assises, les Outre-mers auront été les premiers laboratoires à tester la méthode macronienne du dialogue social. "Les Assises vont redonner la parole à ceux qui ne l’avaient plus" plaide ainsi la très convaincue Annick Girardin à l’Assemblée nationale le 5 juillet 2017.
Le 4 octobre 2017, cette ministre qui voyage beaucoup vient lancer officiellement les assises dans son archipel à Saint-Pierre et Miquelon où ni la maire ni le président de la collectivité ne sont présents à ce moment-là. Nul n’est prophète en son pays, comme le dit si bien l’adage…
A peine arrivée sur l’île, Annick Girardin s'arrête au premier barrage à la sortie de l'aéroport. Elle s’assoie au milieu des manifestants pour longuement discuter avec les Mahorais présents. A Mamoudzou, elle procédé à une longue déambulation, n'hésitant pas à prendre un mégaphone, pour parler aux manifestants.
Autant à Saint-Martin, dans une île dévasté par le cyclone, la méthode avait séduit, autant à Mayotte où l’on apprécie le protocole, la décontraction de la ministre surprend voire pire, la décrédibilise.
Au lendemain de son départ de l’île, le mouvement social à Mayotte reprend de plus belle. Il va durer 4 mois avant que l’Etat ne parvienne à éteindre le feu avec un plan de 1,3 milliards d’euros pour l’education, le logement et la santé, des secteurs qui accusent un grave retard par rapport à la situation de La Réunion.
Violences urbaines, affrontement dans la commune du Port, le préfet décide de mettre en place un couvre-feu. C’est dans ce contexte particulièrement tendu qu’Annick Girardin vient tenter de dialoguer avec les manifestants fin novembre 2018. Difficile de ne pas reconnaître à la ministre des Outre-mer un certain courage.
La ministre décide de proposer par la suite une série de mesures chiffrées à un milliard d’euros ainsi que la proposition d’institutionnaliser une assemblée citoyenne tirée au sort, associée à l’Observatoire des Prix, des Marges et des Revenus de La Réunion. Les barrages finissent par être débloqués grâce aux renforts arrivés sur l’île.
Pendant la crise sanitaire, la ministre des Outre-mer n'a pas été sur le devant de la scène. Très peu présente dans les médias nationaux, elle a donné quelques interviews sur France Ô dans lesquelles elle martelait que le gouvernement n’oubliait pas les Outre-mer.
Outre-mer, l’épidémie de Covid-19 a touché principalement Mayotte et la Guyane. La ministre choisi de faire une visite surprise sur l’île aux parfums dès le 20 mai 2020 en empruntant l’avion présidentiel chargé de 6,5 tonnes de matériels médicaux dont 9 respirateurs.
Le 24 juin, elle s’est rendue en Guyane pour faire le point sur la situation du département voisin du Brésil.
Avec fierté, j'ai accepté la mission du président de la République et du Premier ministre d'être ministre de la mer. Avec + de 11 millions de km² de domaine maritime en France, + de 391 000 emplois, 10% de la biodiversité mondiale, les défis à relever sont immenses.
— Annick Girardin (@AnnickGirardin) July 6, 2020
C’est la première saint-pierraise à être devenue ministre sous la Ve république. Native de Saint-Malo, Annick Girardin a débuté en politique à Saint-Pierre et Miquelon, archipel français situé au large de Terre neuve (Canada) où elle a grandi entouré des siens.
►Une Ultramarine
Engagée en politique au Parti radical de gauche, c’est à Saint-Pierre qu’elle est élue députée en 2007. A la tête du ministère des Outre-mer à partir du 17 mai 2017, elle revendique régulièrement cette appartenance aux Outre-mer.Son parcours au sein de ce ministère sera marqué par la gestion du cyclone Irma, deux crises à Mayotte puis à La Réunion et la mise en place des Assises des Outre-mer.
►Le récit d’Henri Hélie d’Outre-mer la 1ère ci-dessous
►Le cyclone Irma
On avait assez peu entendu parler d’Annick Girardin sous la présidence de François Hollande. En revanche, avec Emmanuel Macron, la ministre des Outre-mer est bien plus exposée. En effet, quelques mois après sa prise de fonction, dans la nuit du 5 au 6 septembre 2017 un cyclone avec des vents allant jusqu‘à 350km/h s’abat dans la nuit sur Saint-Martin et Saint-Barthélemy causant des dégâts sans précédent.Le bilan est lourd : 11 morts et 95% du bâti détruit. Dès le lendemain de la catastrophe, Annick Girardin se rend en urgence à Saint-Martin constater les dégâts et faire part de la solidarité nationale. A ce moment-là, Le quotidien Libération s’intéresse à la Saint-Pierraise qui est qualifiée dans un article de "ministre roots".
La ministre défend pieds et ongle l‘action des services publics sur place ainsi que la préfète qui a vécu de manière traumatisante la catastrophe. Elle critique ces politiques parisiens qui ne vont pas sur le "terrain".
►Les Assises des Outre-mer
Sur un plan plus politique, la ministre des Outre-mer lance dès juillet 2017 la mise en place des Assises des Outre-mer, conformément aux déclarations d’Emmanuel Macron pendant la campagne électorale. Ces assemblées sont censées redonner la parole aux citoyens localement afin qu’ils expriment leurs besoins et donnent leurs idées sur la meilleure politique à mener localement.Avec ces Assises, les Outre-mers auront été les premiers laboratoires à tester la méthode macronienne du dialogue social. "Les Assises vont redonner la parole à ceux qui ne l’avaient plus" plaide ainsi la très convaincue Annick Girardin à l’Assemblée nationale le 5 juillet 2017.
Le 4 octobre 2017, cette ministre qui voyage beaucoup vient lancer officiellement les assises dans son archipel à Saint-Pierre et Miquelon où ni la maire ni le président de la collectivité ne sont présents à ce moment-là. Nul n’est prophète en son pays, comme le dit si bien l’adage…
►La crise sociale à Mayotte
En 2018, le début d’année est marqué par une crise sans précédent à Mayotte. Le 20 février, une grève générale est lancée. Les manifestants demandent de renforcer la sécurité et lutter contre l'immigration clandestine. Encore une fois, Annick Girardin surprend et opte pour une méthode de dialogue inédite.A peine arrivée sur l’île, Annick Girardin s'arrête au premier barrage à la sortie de l'aéroport. Elle s’assoie au milieu des manifestants pour longuement discuter avec les Mahorais présents. A Mamoudzou, elle procédé à une longue déambulation, n'hésitant pas à prendre un mégaphone, pour parler aux manifestants.
Autant à Saint-Martin, dans une île dévasté par le cyclone, la méthode avait séduit, autant à Mayotte où l’on apprécie le protocole, la décontraction de la ministre surprend voire pire, la décrédibilise.
Au lendemain de son départ de l’île, le mouvement social à Mayotte reprend de plus belle. Il va durer 4 mois avant que l’Etat ne parvienne à éteindre le feu avec un plan de 1,3 milliards d’euros pour l’education, le logement et la santé, des secteurs qui accusent un grave retard par rapport à la situation de La Réunion.
►Le mouvement des gilets jaunes à La Réunion
C’est justement dans ce département que la ministre sera confrontée à une crise sans précédent. Le mouvement des gilets jaunes qui a commencé dans l’Hexagone en octobre 2018 prend un relief particulier à La Réunion. Pendant trois semaines, l’île va être complétement bloquée.Violences urbaines, affrontement dans la commune du Port, le préfet décide de mettre en place un couvre-feu. C’est dans ce contexte particulièrement tendu qu’Annick Girardin vient tenter de dialoguer avec les manifestants fin novembre 2018. Difficile de ne pas reconnaître à la ministre des Outre-mer un certain courage.
La ministre décide de proposer par la suite une série de mesures chiffrées à un milliard d’euros ainsi que la proposition d’institutionnaliser une assemblée citoyenne tirée au sort, associée à l’Observatoire des Prix, des Marges et des Revenus de La Réunion. Les barrages finissent par être débloqués grâce aux renforts arrivés sur l’île.
►Peu remarquée pendant la crise sanitaire
Pendant la crise sanitaire, la ministre des Outre-mer n'a pas été sur le devant de la scène. Très peu présente dans les médias nationaux, elle a donné quelques interviews sur France Ô dans lesquelles elle martelait que le gouvernement n’oubliait pas les Outre-mer.Outre-mer, l’épidémie de Covid-19 a touché principalement Mayotte et la Guyane. La ministre choisi de faire une visite surprise sur l’île aux parfums dès le 20 mai 2020 en empruntant l’avion présidentiel chargé de 6,5 tonnes de matériels médicaux dont 9 respirateurs.
Le 24 juin, elle s’est rendue en Guyane pour faire le point sur la situation du département voisin du Brésil.