L'heure de la rentrée a sonné pour les 720 eurodéputés issus des 27 États membres. Deux jours avant la rentrée des députés à l'Assemblée nationale, les élus ont participé à la reconduction de Roberta Metsola (Parti populaire européen, PPE) à la tête du Parlement européen pour les deux années et demie à venir.
Avec le score historique du Rassemblement national, deux députés ultramarins font leur entrée à Bruxelles et à Strasbourg : la Réunionnaise Marie-Lucie Brasier-Clain et le Guadeloupéen Rody Tolassy. Le député insoumis Younous Omarjee conserve son siège pour un troisième mandat.
Ils ont également pris part au vote pour désigner les 14 vice-présidents, dont fait partie Younous Omarjee (La Gauche) seul Français et premier ultramarin à occuper ce poste.
Une nomination historique
Belle récompense pour celui qui siège entre Strasbourg et Bruxelles depuis plus de douze ans. Younous Omarjee, 54 ans, membre depuis 2016 du groupe La France Insoumise (LFI) est devenu hier le premier eurodéputé ultramarin à faire partie des 14 vices présidents du Parlement européen.
Sur ses réseaux sociaux, l'élu réunionnais fait part de son "immense honneur" et remercie "les députés européens de la quasi-totalité des groupes politiques" qui ont "massivement" voté pour lui (311 voix sur 609 exprimées). La Gauche, dont fait partie le néo-vice-président européen, a également réagi sur X à cette nomination qui portera les sujets "du climat, de la justice sociale, des droits humains, des droits des travailleurs et de l'anti-fascisme".
Après sa réélection, le député européen a réitéré son engagement auprès de son électorat "pour travailler au Parlement Européen (...) sur des enjeux qui seront décisifs pour l’avenir de notre Région et l’avenir de tous les Réunionnais".
Premiers pas au Parlement pour les députés RN
Issus de la société civile, mais fidèles du Rassemblement national, le Guadeloupéen Rody Tolassy et la Réunionnaise Marie-Luce Brasier-Clain siègent pour la première fois au Parlement européen.
L'élue entend travailler sur l'immigration, de crainte que La Réunion soit "impactée par une submersion migratoire au même titre que Mayotte, suivie d’une insécurité et d’un ensauvagement”. Mais Marie-Luce Brasier-Clain axe avant tout sa bataille politique sur la réforme de l'octroi de mer dans le but de "donner du pouvoir d'achat et de l'emploi aux Réunionnais". "Pour défendre (les) entreprises réunionnaises exposées à la concurrence déloyale", la nouvelle députée entend mettre un terme à la taxe, qu'elle considère comme "injuste".
De son côté, dès son accession au Parlement, Rody Tolassy prévoit de mettre en priorité sur la table le dossier de l'agriculture. "Il faut structurer les filières et avoir les outils modernes, il faut mettre les moyens importants parce que nous sommes Français", a martelé Rody Tolassy au micro de La 1ère.