Lors de ces élections le 24 septembre prochain, la moitié du Sénat sera renouvelée soit 170 sièges. En plus des six territoires d'Outre-mer concernés par ce renouvellement, trois départements hexagonaux ont, parmi leurs candidats, des Ultramarins.
Marie-Dominique Aeschlimann dans les Hauts-de-Seine
Née en 1974 à Basse-Terre en Guadeloupe, Marie-Dominique Aeschlimann a grandi à Saint-Claude et vit dans l'Hexagone depuis 31 ans. "Marie-Do" Ristori de son nom de jeune fille n'est pas une novice de la politique : elle a en effet épousé Manuel Aeschlimann, ancien député UMP des Hauts-de-Seine et maire UMP puis LR d'Asnières-sur-Seine.
Suivant le parcours de son époux sarkozyste, Marie-Dominique Aeschlimann est conseillère municipale d'Asnières-sur-Seine depuis 2001. Elle est actuellement l'adjointe de son mari et maire déléguée à l'enfance, à l'éducation et aux droits des femmes. Elle fut aussi son assistante parlementaire quand il était député.
Cette avocate de profession ne reste cependant pas dans l'ombre de son époux, vu qu'elle mène aussi sa propre carrière politique : élue au Conseil régional d'Île-de-France, dans l'opposition de 2004 à 2015 puis dans la majorité de droite depuis 2015, elle est nommée en 2021 vice-présidente en charge de l'emploi et la formation professionnelle.
En 2017, Marie-Dominique Aeschlimann s'est présentée aux élections législatives dans la 2e circonscription des Hauts-de-Seine, toujours sous l'étiquette LR. Mais elle a été battue au second tour par le candidat LREM, Adrien Taquet.
En 2023, elle tente donc à nouveau sa chance, côté Sénat cette fois. Elle est en effet candidate et a déposé début septembre une liste divers droite "alternative" – dit-elle plutôt que dissidente – à celle des Républicains conduite par le sénateur sortant Roger Karoutchi.
Les autres têtes de listes qui prisent les sept sièges dans les Hauts-de-Seine sont (par ordre alphabétique) :
- Annabelle Huet (liste LFI)
- Xavier Iacovelli (sortant, liste de la majorité présidentielle Ensemble)
- Roger Karoutchi (sortant, liste LR)
- Hervé Marseille (sortant, liste UDI)
- Pierre Ouzoulias (sortant, liste Union de la gauche et des écologistes)
- Christophe Versini (liste RN)
Corinne Narassiguin en Seine-Saint-Denis
Née en 1975 au Port, à La Réunion, Corinne Narassiguin a grandi à Saint-Paul avant de partir dans l'Hexagone puis en Angleterre pour suivre des études de télécommunications. Elle a participé pendant plusieurs années au développement des activités d’une PME française aux États-Unis.
C'est d'ailleurs là-bas qu'elle a commencé la politique. Elle est élue en juin 2009 conseillère consulaire à l'Assemblée des Français de l'étranger dans la circonscription de Washington. Membre du PS depuis 2000, la Réunionnaise s'est présentée ensuite sous les couleurs socialiste et écologiste aux législatives de juin 2012 dans la 1ʳᵉ circonscription des Français établis hors de France. Elle est élue à 54%, face au candidat UMP Frédéric Lefebvre.
Mais son mandat de députée a été de courte durée : le Conseil constitutionnel a annulé son élection en février 2013, ses comptes de campagne ayant été rejetés. Elle a été sanctionnée d'un an d'inélégibilité. Pendant ces huit mois à l'Assemblée, la Réunionnaise n'a cependant pas chômé puisqu'elle a été co-responsable du projet de loi du mariage pour tous pour le groupe socialiste lors des débats.
En 2014, Corinne Narassiguin est ensuite désignée porte-parole du PS par le nouveau patron du parti, Jean-Christophe Cambadélis. Cela ne l'a pas empêchée de s'exprimer librement dans les médias sur des questions comme le repli communautariste ou la lutte contre les discriminations.
Une liberté de parole qui ne lui semblait apparemment pas suffisante car c'est l'un des arguments qu'elle a avancé en juin 2017 pour expliquer sa démission du poste de porte-parole du PS. L'autre raison invoquée était sa volonté de se reconcentrer sur sa carrière professionnelle.
À noter que la Réunionnaise avait annoncé cette décision aux socialistes au lendemain de sa défaite au premier tour des élections législatives : elle s'était en effet présentée dans la 3ᵉ circonscription du Val-de-Marne, où elle n'avait recueilli que 4,16% des suffrages.
Aujourd'hui secrétaire nationale à la coordination du Parti socialiste, Corinne Narassiguin se relance donc dans la course, au Sénat cette fois : elle a été investie tête de liste de l'union PS-EELV en Seine-Saint-Denis, où elle vit et où elle est secrétaire de section à Aubervilliers.
Les autres têtes de listes qui prisent les six sièges en Seine-Saint-Denis sont (par ordre alphabétique) :
- Vincent Capo-Canellas (sortant, liste UDI)
- Géraldine Dauvergne (liste Ecologiste)
- Fabien Gay (liste PCF)
- Ahmed Laouedj (liste divers gauche)
- Thierry Meignen (sortant, liste LR)
- Pierre-Marie Salle (liste Souverainiste)
Valère Charlery dans le Morbihan
Née en 1954 à Toulon de parents martiniquais, Valère Charlery a grandi à Fort-de-France, en Martinique, du berceau jusqu'à sa majorité, avant de s'engager dans la Marine nationale. Pendant plus de 20 ans, il a été affecté sur différents bâtiments militaires, notamment aux Antilles, en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie française, jusqu'à devenir officier.
Avant de quitter la Marine, le Martiniquais a passé avec succès sa licence de droit, gestion et économie, ainsi que le concours d'officier de la Police nationale. Après une formation à son nouveau métier à Paris, il est affecté fin 1995 à Lorient (Morbihan), à quelques kilomètres de Guidel, la ville où il s'est installé en 1990. Il y a poursuivi sa carrière jusqu'à la retraite en 2014. En parallèle, il s'est engagé pendant 20 ans comme officier dans la réserve opérationnelle, avant de se retirer en 2018.
C'est peu avant sa retraite de la Police nationale que le Martiniquais s'est lancé pour la première fois en politique, aux élections municipales de 2014 à Guidel. Bien qu'inconnu à l'époque, il a réussi avec sa liste divers droite à obtenir 13,55% des suffrages et à remporter deux sièges dans l'opposition.
Mais au vu de l'incompatibilité potentielle entre d'un côté son nouveau mandat de conseiller municipal et de l'autre son statut d'officier de police et d'officier du ministère public au tribunal de police de Lorient, le préfet lui a envoyé un courrier pour qu'il choisisse l'un des deux. En parallèle, la Police lui a proposé une promotion s'il partait en retraite d'ici à six mois. Valère Charlery a donc décidé à l'époque de démissionner de sa fonction de conseiller municipal au profit d'un autre membre de sa liste, et de bénéficier de cette promotion en terminant ses six mois de carrière.
Selon Ouest-France, il a retenté sa chance aux municipales en 2020 mais n'a pas réussi cette fois à constituer de liste. Cela ne l'a pas échaudé pas puisqu'il s'est présenté en 2022 aux législatives pour devenir député de la 6e circonscription du Morbihan, sous l'étiquette Debout la France (DLF), parti qu'il a rejoint en 2016. Il a obtenu 1,65% des suffrages au premier tour.
Loin de jeter l'éponge, il est à nouveau candidat DLF pour les élections sénatoriales cette fois. "Pour moi, les sénateurs, ce sont les sages, ce sont des fonctions qui m'ont toujours plu, explique-t-il. En 2017, je n'étais pas prêt donc je n'y suis pas allé, mais cette fois-ci, je n'ai pas laissé passer." Quand on lui demande si ce n'est pas un "gros morceau" au regard de son manque d'expérience politique, il réagit du tac au tac : "C'est ce qui me plaît."
Les autres têtes de listes qui prisent les trois sièges dans le Morbihan sont (par ordre alphabétique) :
- Yves Bleunven (liste DVD)
- Muriel Jourda (liste LR, sortante)
- Marie-Madeleine Doré-Lucas (liste LFI)
- Florent de Kersauson (liste RN)
- Thérèse Thiéry (liste DVG)
- Simon Uzenat (liste PS)