Emmanuel Macron a annoncé hier la mise en place de l’état d’urgence sanitaire en Martinique et à La Réunion et l’extension prochaine du pass sanitaire. Dès la semaine prochaine, le pass sanitaire, qui impose de pouvoir présenter une preuve de vaccination ou un test PCR négatif pour accéder à certains lieux ou activités, sera très largement élargi. Il sera par exemple nécessaire pour prendre le train.
La vaccination est complète lorsque la personne a reçu les deux doses d’un vaccin, ou une seule si elle a contracté le coronavirus au cours des dernier mois. Le vaccin n’étant pas pleinement efficace immédiatement après la deuxième injection, il faut respecter un temps d’attente de quinze jours avant d'obtenir un certificat de vaccination valide.
Faudra-t-il un pass sanitaire pour voyager depuis et vers les Outre-mer ?
De fait, le pass sanitaire est déjà en vigueur pour voyager depuis et vers les Outre-mer. Pour embarquer, le voyageur droit présenter un test négatif au coronavirus ou pouvoir prouver qu’il a un schéma vaccinal complet.
Ce qui est déjà en place est même plus contraignant que les mesures annoncées par Emmanuel Macron hier. Pour voyager depuis ou vers certains territoires, comme La Réunion, même avec un schéma vaccinal complet, les voyageurs doivent présenter un test PCR négatif.
Doit-on s'attendre au retour des motifs impérieux avec la mise en place d'un état d'urgence sanitaire?
La mise en place d’un état d’urgence sanitaire donne des pouvoirs supplémentaires aux préfets. Ils peuvent notamment instaurer un couvre-feu. Mais les préfets peuvent imposer des motifs impérieux même en dehors de ce cadre. C’est ce qui s’est passé en fin de semaine dernière, avec le rétablissement des motifs impérieux pour voyager entre la Guadeloupe et la Martinique.
"On réfléchit à remettre en place les motifs impérieux entre l’Hexagone et la Martinique, comme c’est le cas pour l’océan Indien", précise-t-on néanmoins au ministère des Outre-mer. Pour voyager entre l’Hexagone, Mayotte et La Réunion, les personnes non vaccinées doivent justifier d’un motif impérieux.
Le ministre des Outre-mer a par ailleurs annoncé la levée des motifs impérieux pour voyager entre la Guyane et l'Hexagone dès le 16 juillet. La fin des motifs impérieux ne concernera que les personnes vaccinées.
Les habitants des collectivités d’Outre-mer risquent-ils d’être privés du précieux sésame ?
Les collectivités d’Outre-mer, notamment la Nouvelle-Calédonie ou la Polynésie, ont leur propre système de vaccination. L’enjeu est de savoir si le certificat de vaccination délivré par les autorités de ces collectivités sera compatible avec les applications utilisées ailleurs en France. Si non, une personne, même totalement vaccinée, ne pourra pas bénéficier du pass sanitaire.
"La question va être la transmission d’information entre l’assurance maladie et les autres systèmes de sécurité sociale", précise-t-on au ministère des Outre-mer. Les modalités pratiques du pass sanitaire -et notamment cette question de l’harmonisation- seront définies dans les prochains jours.
Le gouvernement calédonien s’est déjà engagé à délivrer des certificats numériques de vaccination compatibles avec le système européen, qui intègre déjà l’application TousAntiCovid. Nos confrères de Nouvelle-Calédonie la 1ère avaient révélé début mai que la preuve de vaccination fournie aux Calédoniens ne répondait pour l’instant pas aux critères en vigueur dans l'Hexagone.
Du côté de Wallis et Futuna, le préfet a confirmé que les mesures annoncées par le président de la République s'appliquaient bien sur le territoire, à savoir l'extension du pass sanitaire et la vaccination obligatoire pour certaines personnes. "Si nous pouvons bientôt nous déclarer exempt de Covid, le virus est à nos portes et donc il faut se protéger et se faire vacciner", a expliqué Hervé Jonathan.