Entre le tribunal administratif de Saint-Denis de La Réunion et la préfecture de l’île, on dénombre de nombreux rétropédalages sur le sujet de la gestion des requins. En septembre 2012 déjà, la justice avait suspendu l’arrêté du préfet Jean-Luc Marx autorisant "des opérations de marquage et de prélèvement [de pêche, ndlr] de requins-bouledogues et des requins-tigres."
Trois surfeurs avaient perdu la vie lors d’attaques de requins en 2011 et 2012.
Un filet anti-requins à Nouméa
Pendant de nombreuses années, les attaques mortelles de requins ont été rares en Nouvelle-Calédonie. Pourtant, certains drames ont marqué les Calédoniens, notamment celui du 25 mai 2019, lorsqu’un petit garçon eut la jambe gauche et l’abdomen arraché par un requin bouledogue alors qu’il se baignait dans la marina Port du Sud, dans la baie de l’Orphelinat à Nouméa. Plus récemment, en février 2021, un baigneur d’une cinquantaine d’années a été mordu par un requin tigre au niveau de la jambe, alors qu’il se trouvait à une centaine de mètres seulement de la plage. Au large de Nouville, le corps d’un homme sans vie avait été retrouvé sur sa planche, il avait plusieurs morsures de requins, qui se sont avérées être celles d'un requin-tigre.
En 2019, un "plan requin" a été déployé par la province Sud et la mairie de Nouméa pour autoriser "la capture et l’euthanasie" de requins bouledogues. Ce plan a ouvert la possibilité de "prélever un certain nombre de requins tant que la population sur la zone de Nouméa est importante", avait précisé Sonia Backès, la présidente de l’assemblée de la Province Sud. Mesures plus polémiques de ce plan requin, le retrait de la liste des espèces protégées par le code de l’environnement des requins-tigres et des requins bouledogues et les "opérations de régulations", autrement dit l’abattage, sont critiquées par les associations de protection de l’environnement.
Pour tenter de sécurisé les côtes calédoniennes, la mairie de Nouméa a décidé de mettre en place un filet anti-requins à la Baie-des-Citrons. Même si cette décision ne fait pas l’unanimité, le filet doit "sécuriser la zone de baignade" jusqu’à 200 mètres de la plage. Les associations de défense de l’environnement ainsi que des habitués sont opposés à cette initiative, même si la mairie de Nouméa assure que l’impact environnemental sera "réduit au maximum".
Par ailleurs, le 11 mars dernier, les associations Ensemble pour la planète et Sea Shepherd Nouvelle-Calédonie ont demandé au tribunal administratif de Nouvelle-Calédonie d'annuler la décision d'autorisation d'abattage de requins tigres, autre espèce de requin qui peut s’avérer être un danger pour l’homme. La demande a été rejetée par le tribunal calédonien.
Deux victimes de squales aux Antilles
Alors que les attaques de requins sont aussi très rares aux Antilles, quelques cas ont tout de même marqué les esprits. En 2020, une touriste française de 38 ans a perdu la vie alors qu’elle se baignait à une centaine de mètres du rivage de la Baie Orientale, à Saint-Martin. Les autorités avaient immédiatement pris la décision d’interdire la baignade et toutes les activités nautiques à Saint-Martin. Pour contenir la menace, les "aménagements flottants type bouée, les plateformes aquatiques, les pontons mobiles, les corps-morts et les trampolines situés en milieu de baie" ont été retirés, avait précisé Daniel Gibbs, ancien président de la collectivité territoriale de Saint-Martin.
À Saint-Barthélemy, la pêche au requin est réglementée. Il est interdit de pêcher le requin marteau, le requin nourrice ou le requin baleine. La pêche au requin tigre, cible privilégiée des pêcheurs, est autorisée de début septembre à fin avril, à condition d'être muni d'un permis délivré par l'Agence territoriale de l'environnement de l'île.
Pour repérer au mieux les mammifères marins et les étudier, un réseau des requins des Antilles françaises, appelé Reguar, a été mis en place en 2013.