De nombreux dossiers ont été présentés cette année devant le tribunal. Beaucoup ont fait la Une.
Interpellations, gardes à vue et peines dans le conflit de l'usine du Sud
Tout le monde se souvient des tensions et des exactions à répétition subies par le complexe industriel de Vale, en novembre et décembre 2020 ainsi que lors des premiers jours de janvier 2021.
Au cours du premier mois de l'année, plusieurs interpellations ont lieu, après des investigations diligentées par les services de gendarmerie. Objectifs : identifier les auteurs et les complices. Ils doivent répondre de plusieurs chefs d'infractions : participation à une association de malfaiteurs, destructions et vols en bande organisée, violences et complicités de violences en réunion, sur personne dépositaire de l’autorité publique avec arme ... et bien d'autres. Plusieurs figures du collectif Usine du sud, usine pays sont également entendues, elles qui étaient mobilisées contre le projet de reprise avec Trafigura. Au total, plus d'une dizaine de personnes sont auditionnées par le juge. Un homme de 35 ans, considéré comme l'un des principaux auteurs des actions violentes, est condamné a trois ans et demi de prison ferme.
Les réseaux sociaux au coeur de différentes affaires
Cette année 2021 a été particulièrement marquée par le phénomène des réseaux sociaux, point de départ de nombreuses menaces proférées à l’encontre notamment de personnalités publiques et/ou politiques, comme Paul Néaoutyine ou encore Sonia Backès. Des journalistes de NC la 1ère ont également été les cibles d'internautes.
Filmer ses actions et les diffuser sur les réseaux sociaux est devenu monnaie courante cette année. A titre d’exemple, on peut citer les violentes exactions de Kaala-Gomen, les 13 et 14 novembre. Cinq habitations et sept voitures sont incendiées, des coups de feu sont tirés : le tout est filmé et permet au parquet d’ouvrir une enquête et d’identifier et de poursuivre les auteurs de ces exactions : quatre majeurs sont condamnés.
Le 10 décembre, une nouvelle affaire est présentée au tribunal correctionnel de Nouméa. Quatre jeunes comparaissent pour avoir frappé et humilié une jeune fille de 20 ans puis d’avoir diffusé le tout sur les réseaux sociaux. "Une violence gratuite et insoutenable" selon le procureur, qui vaut de la prison ferme pour 3 des 4 auteurs des faits.
Le 16 décembre, on découvre une affaire de provocation à la haine raciale. Deux jeunes filles se filment puis filment un groupe d’individus d’origine mélanésienne en les insultant de "singes". La vidéo circule. Les auteures présumées risquent une peine d’un an d’emprisonnement et une amende de plus de 5 millions de francs.
De sordides affaires de viols, d'agressions et de propositions sexuelles
Le 19 mars, un homme de 51 ans, animateur clown à Nouméa, bien connu du grand public, est condamné à un an de prison ferme. Il est reconnu coupable d'avoir eu des échanges à caractère sexuels et pornographiques, renforcés par des propos crus, avec une jeune fille de 13 ans sur internet. Une jeune fille fictive, puisqu'il s'agissait d'un faux profil créé par un collectif local, qui traque les pédo-criminels sur Internet en Nouvelle-Calédonie.
Le même genre d'affaire est présenté devant le tribunal correctionnel, quelques jours plus tard.
Le 23 avril, un moniteur d'escalade de Nouméa est condamné à trois ans de prison dont deux fermes pour atteintes sexuelles sur mineur et corruption de mineur, des élèves à peine âgés de 16 ans. Les faits ont été commis en Métropole et en Calédonie entre 2006 et 2015.
Peu de temps après, un homme de 19 ans comparait devant le tribunal correctionnel de Nouméa, pour de multiples agressions sexuelles commises sur des femmes et jeunes filles, dans l'espace public. Son mode opératoire ? Passer à vélo et toucher les fesses ou les seins de sa cible, avant de prendre la fuite. Il est condamné à trois ans de prison ferme, et deux autres avec sursis probatoire, avec obligation de soins et inscription au fichier des auteurs d'infraction sexuelle.
Le 12 novembre, le parquet met en examen et place sous contrôle judiciaire, un professeur de danse de 34 ans. Les faits qui lui sont reprochés concernent une atteinte sexuelle sur mineur de 15 ans et de viol par un majeur.
Covid-19 : de multiples recours contre la quatorzaine
Le sas sanitaire a été grandement fragilisé en 2021, par l'introduction du coronavirus sur le territoire, malgré toutes les précautions, mais également, par de nombreux recours en justice.
Début mai, deux caméramans sont placés en quatorzaine à la suite d'un reportage d'une heure trente sur un porte-conteneur. Le navire est certifié "Covid-free" après 23 jours de mer. Pourtant, les deux hommes sont placés au Méridien. Ils attaquent en justice l'arrêté pris par le haut-commissariat et parviennent à sortir au bout de 13 jours. Suite à cette affaire, d'autres recours suivent.
Un Calédonien réussi notamment à sortir de sa septaine au bout de 4 jours.
22 juin au 8 juillet : unique et lourde session d'assises de l'année
Viols et agressions sexuelles
Un ancien adjoint de sécurité de la police est condamné à 10 ans de réclusion criminelle et cinq années de suivi socio-judiciaire, pour avoir violé une femme âgée, à son domicile de Trianon, à Nouméa, après avoir passé la soirée à boire de l'alcool.
Un homme de 18 ans est reconnu coupable d'avoir enlevé, séquestré et violé une fillette de 7 ans, à Voh, en 2019, lors d'un mariage. Il est condamné à 12 ans de réclusion.
Le meurtrier de Corinne, 18 ans, condamné
Les faits remontent à août 2019. Maurice Sitrita étrangle et bat à mort sa petite amie et la laisse pour morte au bord de la route, au Mont-Dore. Un féminicide particulièrement violent, qui avait ému l'ensemble du pays. Le jeune homme est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité.
L'affaire David
Le procès en cour d'appel d'assises dure trois jours. Deux des mis en cause voient leur peine alourdie. Les accusés sont condamnés à des peines de prison allant de 17 à 26 ans de réclusion, pour le principal intéressé. Trois jours de procès avec des témoignages poignants. Pour rappel, l'affaire David avait choqué le pays. Le 4 mai 2018 au petit matin, David vient d’acheter un sandwich à la Vallée-du-Tir, après avoir démarché plusieurs établissements de nuit. Disc-jockey, l’homme est habitué aux heures tardives. En croisant la route des accusés, il veut rendre service et les ramener chez eux, explique-t-il une fois encore. Mais David est roué de coups, séquestré et violé.