Son Vieux-Port vivant, ses calanques resplendissantes, sa "Bonne Mère" impressionnante, son accent chantant... Marseille, deuxième ville la plus peuplée de France, jouit d'une renommée internationale, faisant d'elle une capitale de la mer, du sport, de la gastronomie et de la culture française. La cité phocéenne, construite autour du métissage de populations issues de divers horizons, est une version concentrée de la France : de ses accomplissements, de ses innovations, de son influence, de son ouverture, mais aussi de ses difficultés économiques et sociales. Emmanuel Macron en a d'ailleurs fait le laboratoire de ses politiques publiques.
Comme dans l'ensemble des grandes agglomérations de l'Hexagone, Marseille compte une grosse communauté ultramarine : qu'ils soient sportifs, entrepreneurs, militants associatifs ou artistes, ils font résonner les cultures d'Outre-mer dans les rues de la commune provençale. Du 30 mai au 2 juin, le pôle Outre-mer de France Télévisions y organise un grand festival mettant à l'honneur ces différentes identités ultramarines.
Une ville qui rappelle les Outre-mer
Beaucoup d'Ultramarins rencontrés par La 1ère l'année dernière dans le cadre d'une série de reportages l'assurent : Marseille, par son climat, par son ouverture sur la mer, par sa diversité, leur rappelle leur territoire d'origine. C'est pour ça qu'ils ont décidé de s'y installer.
Slohan, qui se fait appeler DJ Slo lorsqu'il est derrière les platines, vit ici depuis quelques années déjà. Originaire de la Guadeloupe, il anime des soirées shatta/dancehall dans les bars branchés marseillais et a lancé son propre label, le West Indies Kartel (WIK). "Le but, c'était de ramener des vraies soirées antillaises sur Marseille, nous expliquait-il. Maintenant, les soirées shatta, dancehall, tout le monde fait ça, ça n'a plus aucun sens. J'ai voulu ramener quelque chose de légitime, de culturel dans ces soirées-là.
Comme DJ Slo, ils sont nombreux à s'appuyer sur leur culture ultramarine pour lancer leur business. C'est le cas de Mélouma Chout, qui tient, avec son compagnon et sa mère, un restaurant/salon de beauté antillais dans le centre-ville. Ou encore de Soifouani Msaidie et Touflati Hamada, originaires de Mayotte et des Comores, qui ont imaginé depuis Marseille un robinet écoresponsable pour limiter la consommation d'eau dans les mosquées mahoraises, un département régulièrement frappé par la sécheresse.
Marseille, capitale du sport
Eric Vanechop, passionné par la pirogue polynésienne, a, lui, créé un club de va'a. De temps en temps, les promeneurs du bord de mer peuvent ainsi l'apercevoir, avec les adhérents de son association, pagayer dans les eaux cristallines de la mer Méditerranée. Et, s'ils le souhaitent, les adeptes de la culture polynésienne peuvent même aller se faire tatouer chez Moana Toa Mounier.
Difficile de ne pas évoquer l'importance du sport dans cette cité où le ballon rond est une religion, où on peut pratiquer la pétanque ou faire de la voile. Et où les Ultramarins ont eu leur rôle à jouer. Marseille a longtemps été la ville des Guadeloupéens Marius Trésor et Guy Hatchi, ou encore du Réunionnais Dimitri Payet, des joueurs qui ont marqué l'Olympique de Marseille. Aujourd'hui, le mythique club de foot compte parmi ses effectifs le jeune Mahorais Keyliane Abdallah, salué par le journal L'Équipe après son but en finale de la Coupe Gambardella (championnat de France des U19), samedi 25 mai (Marseille s'est imposé 4-1 face à Nancy).
Au football, en musique, en gastronomie, les Ultramarins ont pris l'habitude de marquer des buts et participent activement à la vie associative (comme le comité Mam'Ega dans les quartiers Nord de la ville) et culturelle (comme la galerie des Augustines du photographe réunionnais François-Louis Athénas) de Marseille. Le Festival La 1ère, organisé par le pôle Outre-mer de France Télévisions, a pour ambition de présenter et promouvoir cette énergie ultramarine si chère à la cité multiculturelle du sud de l'Hexagone.