En 2021, l’année politique commence comme 2020 s’est achevée : avec le conflit autour de l’usine Vale. Le 4 mars, la signature d’un accord, notamment par Sonia Backès - présidente de la province Sud - et Roch Wamytan - président du Congrès, marque la fin de quatre mois d’affrontements parfois violents sur le terrain.
Le gouvernement chute
C’est au gouvernement que les oppositions se cristallisent. Le 2 février, la démission des membres indépendantistes fait chuter le gouvernement Santa. Début d’une crise institutionnelle. Le 17 février, le dix-septième gouvernement est élu, avec une majorité indépendantiste. Mais les surprises du scrutin renvoient l’Uni et l’UC à égalité de sièges. C’est parti pour un long bras de fer avec comme enjeu la présidence. Malgré une deuxième vague de Covid-19, et la menace d’un budget sous tutelle.
Cinq mois sans nouveau président
Il faut attendre début juillet, cinq mois après la chute du gouvernement Santa, pour que Louis Mapou soit élu président du suivant. Entre-temps, la Chambre territoriale des comptes et les services de l’Etat ont établi un budget de la Nouvelle-Calédonie a minima. La traditionnelle déclaration de politique générale arrivera, elle... le 25 novembre.
Vers le prochain référendum
En parallèle, le 8 avril, les indépendantistes demandent la tenue de la troisième consultation prévue par l’Accord de Nouméa, pour septembre 2022. Mais début juin à Paris, au milieu de discussions sur les conséquences du Oui et du Non à la pleine souveraineté, l’Etat valide la date du 12 décembre. Un choix déjà loin de faire l’unanimité.
Petite parenthèse historique, avec la réélection de Roch Wamytan au Congrès, le 28 juillet, pour un troisième mandat consécutif. Des indépendantistes dirigent désormais les deux organes du pouvoir calédoniens.
La pandémie rattrape le pays
Quant à la campagne référendaire, elle démarre doucement, mais sûrement. Sauf que le 6 septembre, la pandémie de Covid rattrape violemment la Calédonie. Circulation des premiers cas autochtones, et du variant Delta. A partir du 7 septembre, c’est parti pour six semaines de confinement strict, plus de douze mille Calédoniens testés positifs et surtout 280 morts liées au coronavirus.
Report ou maintien ?
Le report du référendum est évoqué. Un voyage du ministre et une série d’entretiens avec les groupes politiques ne changent rien à la volonté de l’Etat. Le 12 novembre, un mois pile avant la date prévue pour le scrutin, on apprend qu’elle est maintenue.
Election et "non-participation"
La réaction du FLNKS ne se fait pas attendre : le camp indépendantiste appelle à la "non-participation" de ses électeurs. C’est donc dans une ambiance très particulière que se déroulent la campagne officielle, du 29 novembre au 10 décembre, puis la troisième consultation, le dimanche 12. Le résultat s’avère sans surprise. L’écrasante victoire du Non à l’indépendance (96,5%) semble dérisoire, face à l’abstention d’une majorité d’électeurs, plus de 103 000 soit 56,1%.
Conclusion ?
Cette issue laisse à chacun son interprétation. Emmanuel Macron "prend acte solennellement du résultat de ces trois scrutins", estimant qu’il "confirme la volonté exprimée par la majorité des Calédoniens de rester dans la République". Roch Wamytan décrit "un référendum bidon, une mascarade". Ainsi l’Accord de Nouméa, censé transformer deux visions antagonistes en une communauté de destin, aboutit-il à une note discordante.
Pour compléter ce tour d'horizon, écoutez aussi la rétro politique version radio :
La rétro politique 2021 en radio, par Nadine Goapana