Plongée dans les coulisses des seize premières rencontres de la saison 2 de #MaParole

La deuxième saison a démarré avec Mathieu Bastareaud et s’est conclue avec William Nadylam. Au cours de cette saison, #MaParole est parti à la rencontre de seize personnalités d’Outre-mer et d’ailleurs à Paris, Toulon, Cavaillon, Epieds-en-Beauce et Nantes.

Après une première saison marquée par la pandémie et deux confinements, #MaParole a repris vaillamment en septembre 2021. Pour commencer la saison de manière musclée, on avait gardé au chaud l’interview de Mathieu Bastareaud enregistrée fin mai. Blessé gravement au genou, il avait pris le temps de nous recevoir dans sa maison située sur les hauteurs de Toulon. A Toulon, le rugby, c’est une institution. Avec son pilou pilou, la ville bat vraiment au rythme du ballon ovale les jours de matches. Passionné très jeune par ce sport au point de lire les journaux spécialisés et de regarder les matchs de l’hémisphère sud de nuit, Mathieu Bastareaud est devenu un fou de rugby. En plus, le Guadeloupéen était tout simplement un surdoué. Mais les ennuis sont arrivés assez vite, il n’avait que 18 ans, quand il a menti au sujet de sa soi-disant agression en Nouvelle-Zélande. Cette affaire aurait pu complétement le détruire, Mathieu Bastareaud a réussi à en faire une force.

Le poids de l'enfance

L’enfance ou plutôt le poids de l’enfance, c’est ce qui a guidé Valérie Andanson dans sa vie. La porte-parole des enfants réunionnais de la Creuse a découvert à l’âge de 15 ans qu’elle faisait partie de cette histoire. Ses parents adoptifs, surtout sa mère lui avaient tout caché. Elle ne savait rien de son arrivée dans la Creuse, de ses frères et sœurs, de ses origines. Elle voyait bien qu’elle n’avait pas la même couleur de peau que ses parents et que régulièrement sa mère l’emmenait chez la coiffeuse pour se faire défriser les cheveux. Mais il a fallu qu’elle tombe un jour sur sa première carte d’identité pour qu’elle comprenne enfin la vérité. De ce traumatisme, Valérie Andanson a tiré une force incroyable. Depuis 2004, elle milite pour la reconnaissance des droits des ex-mineurs réunionnais dits de la Creuse. De 1963 à 1982, 1650 enfants réunionnais ont été envoyés dans les départements ruraux de la France sans l’avoir vraiment voulu. Valérie Andanson a fait de sa vie un combat à découvrir dans #MaParole.

 

"Vitriner" les Outre-mer

Dans un autre registre, Mikaele Tui est lui aussi un combattant. Son leitmotiv : "Il faut vitriner Wallis et Futuna", faire connaître l’archipel. C’est pourquoi, il a créé une association de danse et de culture dénommée Felave’i Fiafia. Installé dans le Loiret, à Epieds-en-Beauce, un village bien tranquille de la Beauce où il nous a accueilli, Mikaele Tui a recréé un îlot wallisien. Dans son jardin, il y a tout pour faire le four wallisien. Volubile, Mikaele Tui nous a raconté son parcours étonnant. Jamais à cours de projets, l’homme a véritablement fondé une communauté wallisienne qui fait rayonner l’archipel à travers différents festivals et manifestations. Wallis et Futuna, grâce à Mikaele, a été l’invité d’honneur du salon de la gastronomie des Outre-mer, le "bébé" de Babette de Rozières.

La célèbre chef guadeloupéenne nous a d’ailleurs reçu à Meaule chez elle où se trouve aussi son restaurant. C’était très émouvant de l’entendre parler au bord des larmes de son père qu’elle a très peu connu. Babette de Rozières n’a pas vraiment eu une enfance facile. Maltraitée par sa mère, rabrouée et battue, elle a heureusement été protégée par sa grand-mère qu’elle croyait être sa mère. La future chef a vécu l’enfer. Mais avec une force et une détermination hors du commun, Babette de Rozières s’est tracé un destin. A la fois drôle, autoritaire et attachante, Babette de Rozières maîtrise l’art du récit. On s’amuse de ses gaffes avec Salvador Dali et de ses débuts de restauratrice à Saint-Tropez et on est bluffé par cette volonté incroyable d’avancer coûte que coûte afin de mener à bien ses projets.

 

Sauvé par Bob Marley

Dans les couloirs du métro parisien, les murs se souviennent sûrement de lui. Baco a écumé les stations Châtelet et Saint-Michel où il chantait du Bob Marley. De passage à Paris, le chanteur mahorais, est venu nous conter son épopée en studio à Malakoff. De son village de Bambo est, à la grande Comore où livré à lui-même, il a atterri dans une prison en Tanzanie, Baco raconte qu’à chaque fois, Bob Marley lui a sauvé la vie. Dans le métro, même scénario. Grâce au musicien jamaïcain, Baco s’est fait plein d’amis dont un policier qui lui a évité bien des ennuis. Il a pu voyager en Europe, faire de la musique et vivre comme bon lui semblait. Récemment, Baco a choisi de retourner vivre à Mayotte, son île qu’il adore, mais dont il déplore la situation actuelle. Contrairement à beaucoup de Mahorais, il pense que la départementalisation a été néfaste. "Je vais me faire des ennemis en disant ça", lançait-il.

Comédienne, star en Haïti, la réalisatrice Gessica Généus était de passage à Paris pour présenter son dernier film Freda. Un film magnifique qui raconte l’Haïti d’aujourd’hui. "Freda c’est moi" nous avait confié Gessica Généus. Tellement attachée à sa famille et à son pays, Freda refuse de quitter Haïti et de suivre son amoureux qui lui propose d’immigrer. Freda a été présenté à Cannes en juillet dernier au lendemain de l’assassinat du président Jovenel Moïse. Gessica Géneus a, elle aussi, choisi de rester en Haïti et de se battre. Sa vie est passionnante et son art du récit fascine.

C’est la voix française de Will Smith. Greg Germain a embrassé la carrière de doubleur, un peu par dépit. On ne lui proposait pas au cinéma en France les rôles qu’il aurait aimé interpréter. Mais finalement, ce métier de doubleur l’a passionné et l’a fait vivre. En parallèle, Greg Germain a poursuivi sa carrière d’acteur au théâtre et surtout, il a créé le théâtre des Outre-mer en Avignon, dans la magnifique chapelle du verbe incarné. Dans #MaParole, Greg Germain nous a raconté son parcours. Son enfance à Pointe-à-Pitre, ses premiers pas de comédiens et la série Médecin de nuit. Un récit émaillé de notes d’humour dont on se délecte longtemps après.

Romancière talentueuse, Titaua Peu est devenue la porte-parole des Polynésiens que l’on n’entend pas. Dans ces deux romans, Pina et Mutismes, elle raconte une Polynésie loin des clichés "vahinés et cocotiers". Mais qui est vraiment Titaua Peu ? Esquisse d’une personnalité dans #MaParole.

 

La flûte des mornes

Un jour, une collègue journaliste, Kelly Pujar, m’a encouragé à interviewer un flûtiste, Max Cilla. Je l’ai appelé. Tout s’est organisé très vite grâce à son amie Brigitte Costa-Leardée qui veille sur lui. Nous nous sommes retrouvés chez elle à Fontenay-sous-Bois. Ce jour-là, il y avait des jardiniers en train de tondre la pelouse de la résidence. L’enfer. Le jeune preneur de son, Anatole Debeaumont était désespéré. Mais Brigitte est intervenue pour trouver un moyen d’entente avec la patrouille verte. Considéré comme le père de la flûte des mornes en Martinique, Max Cilla a œuvré toute sa vie pour valoriser cet instrument endémique de son île. Le musicien qui souffre aujourd’hui de cécité avait envie de décrire avec minutie son parcours. Il a fallu parfois réfréner la floraison de détails. Venu avec le Bumidom dans les années 60 pour se former au métier de fraiseur en usine, Max Cilla a réussi à devenir un flûtiste extraordinaire. Eugène Mona le voyait comme son mentor. Aimé Césaire l’a recruté au centre d’action culturel de Fort-de-France.  

Est-ce que le prénom donne son caractère à la personne qui le porte ? Vaste question. Mais pour George Pau-Langevin, on pourrait répondre par l’affirmative. Ses parents avaient choisi ce prénom pour leur troisième fille en hommage à George Sand, artiste exceptionnelle et indépendante. Avocate, députée puis ministre, George Pau-Langevin a rejoint il y un an la Défenseure des droits en tant qu’adjointe et entend lutter pour "plus d’égalité dans une société qu’elle juge trop fracturée". Récit d’un parcours sans pauses et plein d'humour dans #MaParole.

Il a été très célèbre, pendant des années, Sébastien Folin. Présentateur météo de la première chaîne d’Europe, il a été regardé par des millions de téléspectateurs et n’a rien à envier aux Youtubeurs dont lui parle son fils. C’est dans les locaux de la Belle Télé, sa maison de production que Sébastien Folin a accepté de nous raconter son parcours dans #MaParole. De La Réunion à Paris, "un monde à elle toute seule", l’animateur a réussi à mener une carrière dans l’audiovisuel en prenant soin de se guider par ses envies.

 

Chemin coutumier

Le chemin coutumier, Antoine Kombouaré, il connaît. Ce kanak footballeur professionnel puis entraîneur, a enchaîné les clubs avec une faculté d’adaptation assez rare. Natif de Plum au Mont-Dore en Nouvelle-Calédonie, il poursuit sa carrière de coach au FC Nantes où il s’est formé. Il nous a reçu chez les Canaris. "J’ai toujours compris qu’avec le métier d’entraîneur, je n’étais que de passage", dit-il dans #MaParole.

Jean-Claude Naimro nous a donné rendez-vous au Dig studio. C’est là que le pianiste, compositeur et membre de Kassav’ a ses habitudes. Dans ce studio parisien, il aime enregistrer. Bref, c’est son antre. Jean-Claude Naimro n’avait pas la grande forme, ni un super morale quand nous l’avons rencontré. La disparition trop précoce de son ami et camarade Jacob Desvarieux lui avait fichu un sacré coup. Quand on lui demandait si Kassav’ pouvait vivre sans Jacob Desvarieux, il répondait : "Cette question, on me la pose sans arrêt". Il a accepté de nous en parler dans #MaParole. Avant cela, nous avons retracé son parcours, de la Martinique à Paris en passant par les Etats-Unis, sans oublier les nombreuses tournées avec Kassav’, mais aussi son année avec Peter Gabriel.

On l’a baptisée miss Covid. Miss France 2020 n’a pas eu un règne serein. A peine arrivée en Israël pour le concours de miss Univers, Clémence Botino avait été testée positive au Covid-19 le 29 novembre 2021 et placée à l’isolement pendant 10 jours. Avant cette péripétie, elle nous avait accordé une interview dans #MaParole.

 

Escale dans #MaParole

Il est l’un des pionniers de la reconnaissance de l’histoire de l’esclavage dans l’Hexagone. À Nantes, premier port négrier de France du 17e au 19e siècle, Octave Cestor a fait entendre la voix des originaires d’Outre-mer. Militant puis élu socialiste, fondateur de plusieurs associations, fonctionnaire, Octave Cestor s'est parfois heurté à des refus et des incompréhensions. Grâce à son action, la ville de Nantes, a été précurseure. Son combat n'a pas été un long fleuve tranquille. Ecoutez le témoignage précieux d’Octave Cestor dans #MaParole.

Pour finir l’année, un peu de cinéma avec William Nadylam. Cet acteur réunionnais au charisme évident a terminé le tournage des Animaux fantastiques,  Les Secrets de Dumbledore qui sortira en France le 13 avril 2022. Au moment de notre rencontre, il s’apprêtait à repartir à New-York où sa vie de comédien est plus aisée qu’en France. Il a fait escale dans #MaParole et ne le manquez pas !