Rétro 2022 en Nouvelle-Calédonie : une année d'affaires emblématiques et de drames routiers

Procès Pérès, mairie de Païta, manèges de la Moselle, case brulée du sénat coutumier et ceinture de sécurité.
L'année a été riche en événéments judiciaires. Après une période de crise sanitaire intense, de nombreuses audiences et dossiers ont été renvoyés à 2022. Une année marquée, sur le front des faits divers, par une véritable hécatombe routière.

En 2022, la justice n’épargne pas les personnalités calédoniennes. Dès le 21 janvier, la mise en examen du grand chef de Guahma donne le ton. Henri Dokucas Naisseline est placé sous contrôle judiciaire dans le cadre de l’information visant les commanditaires des exactions commises à Maré en novembre 2020. Autre coutumier des loyauté, Jean-Louis Boula, fils cadet du grand chef de Lössi, à Lifou, est à nouveau reconnu coupable de viol sur une institutrice le 15 mars, lors de son procès en appel. Il est condamné à huit ans de prison.

Dans l'affaire "des achats de voix" à Païta 

Le 8 novembre, l’ancien maire et le maire actuel de Païta sont condamnés en appel dans l’affaire "des achats de voix" lors des élections municipales de 2014. Pour Harold Martin, deux ans de prison dont un ferme et cinq années d’inéligibilité. Pour Willy Gatuhau, un an avec sursis et trois ans d’inéligibilité. Sans oublier des amendes. Les deux hommes se pourvoient en cassation. 

L'affaire Pérès-Martinez n'en finit pas de défrayer la chronique

2022, c'est l’année d’un procès hors norme, avec l’affaire Pérès-Martinez. Olivier Pérès, chirurgien orthopédiste réputé, est accusé d’avoir assassiné son voisin, et ancien amant de sa femme, en septembre 2018, sur le green du golf de Tina. Il suscite l’émoi avec la sortie d’un roman avant d'être jugé aux assises. Il s’en prend notamment à l’avocat général et à celui de la partie civile. Le 11 mars, après cinq jours d’audience, Olivier Pérès est condamné à vingt ans de réclusion criminelle. Le médecin est remis en liberté en novembre dans l’attente de son procès en appel. Un procès qui est renvoyé à 2023 à cause de son état de santé. 

Case brûlée au sénat coutumier et tirs baie de la Moselle

Le 13 mai, on apprend que Philippe Gomès est condamné, mais à une amende avec sursis, dans l'affaire Nouvelle-Calédonie Energie, dont le député a été président.

Autres personnes connues du grand public, Philippe et Albert Mainguet, accusés d’avoir tiré le 6 novembre sur des gens baie de la Moselle. Ces deux figures calédoniennes du va'a sont mises en examen pour tentative d’assassinat et violence volontaire aggravée.

Le même week-end, un autre fait divers suscite l’émotion à Nouméa : l’incendie de la grande case au sénat coutumier, deux ans après le précédent. Les travaux de réfection venaient de se terminer.

Conduites alcoolisées

Dans la série des personnalités épinglées par la justice, on peut citer le président du sénat coutumier. Dans la nuit du 4 au 5 octobre, Hugues Vhemavhe est interpellé au volant, avec une alcoolémie positive, alors que son permis était suspendu. Sa peine : trois mois de prison avec sursis et 165 000 F d’amendes. Dans le même ordre d'idée, le 12 décembre, le président de l'Union calédonienne, Daniel Goa, accepte une amende de 240 000 F et la suspension de son permis durant six mois, pour conduite en état d'alcoolémie et outrages. 

En fin d'année, c'est aussi Paul Néaoutyine, président de l'assemblée provinciale Nord, qui est définitivement reconnu coupable du délit de favoritisme par la Cour de cassation. Il s'agit des subventions attribuées à l'association Fleur de vie, notamment pour assurer le transport scolaire d'enfants handicapés.  

Un nombre stupéfiant de tués sur les routes

Une année endeuillée à un rythme effrayant par des accidents mortels de la circulation. Le nombre de tué(e)s sur les routes atteint à nouveau de tristes sommets. Entre le 1er janvier et le 25 décembre, 70 conducteurs de quatre et deux-roues, passagers ou piétons ont perdu la vie suite à un drame de la circulation. Le pire bilan depuis 2005
C'est dans ce contexte que le 27 septembre, deux policiers - pas en service au moment des faits - sont condamnés à de la prison ferme pour avoir causé un accident mortel en décembre 2021, à Poindimié, en état d'ivresse.

Ces femmes mortes de violence

Les affaires de violences familiales représentent la majorité des procédures pénales. Une Calédonienne sur cinq est victime de violence par conjoint, vingt fois plus qu’en Métropole. Le 22 janvier, à Koumac, une femme de 22 ans est mortellement blessée par son ancien compagnon, qui retourne le fusil contre lui. Le 15 juillet, à Nouméa, une femme de 35 ans décède après avoir été violemment frappée par son compagnon. Le 10 août, à Bourail, une assistante de vie scolaire elle aussi trentenaire est retrouvée sans vie dans son lit. Son concubin est suspecté de l'avoir frappée mortellement. 
Violences contre les secours, également : le 5 décembre, un homme est condamné à quatre mois de prison ferme pour avoir frappé un pompier en juillet, à Païta. 
Et puis les conditions déplorables de détention au Camp-Est continuent à être dénoncées. Après l’avis du conseil d’Etat, après l’Office international des prisons, les avocats donnent de la voix le 2 décembre alors que le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin séjourne sur le Caillou.

Des pédocriminels dans l'encadrement sportif

Danse, escalade, tennis et natation : en avril, nous révélons que de nouvelles affaires d'agressions sexuelles sur mineur sont en cours d'instruction. Trois clubs de natation du Grand Nouméa ont employé X : une ancienne compagne, une victime et des gens qui ont travaillé avec lui témoignent dans notre enquête.

Drames en série

Citons encore ces événements choquants de l'année 2022, parmi bien d'autres :

  • Le 12 février, trois personnes sont emportées à Yaté après un lâcher d'eau du barrage : une enfant de huit ans et deux jeunes femmes. Un corps est localisé le lendemain du drame. Deux mois et demi après, les deux autres malheureuses ne sont toujours pas retrouvées. 
  • Le 5 mars, une Japonaise installée en Calédonie chute mortellement à Bourail durant un saut en parachute au-dessus de Poé. 
  • Le 11 avril, à Koné, un opérateur meurt électrocuté sur le chantier de la prison.
  • Le 3 juin, un cordiste succombe alors qu'il intervenait sur le massif de l’Etoile du Nord.
  • Le 5 juin, une jeune militaire calédonienne est grièvement blessée au fusil de chasse en Alsace, à Colmar. Elle ne survivra pas. 
  • Mi-juin, un plaisancier d'une soixantaine d'années au mouillage à Nouméa est porté disparu, et pas retrouvé.
  • Début juillet, deux hommes se noient à Poindimié dans la vallée d'Amoa. 
  • Début octobre, un randonneur décède suite à un malaise dans la Chaîne, à Hienghène. 
  • Le 24 octobre, une autre randonneuse, Néo-zélandaise, meurt noyée dans le parc de la rivière Bleue
  • Enfin, le 10 novembre, une soirée organisée à Nouméa dans la zone industrielle de Normandie tourne mal. Un adolescent est gravement blessé par coup de ciseau, une enquête pour tentative de meurtre est ouverte.