Au début de l'année, la crise Covid-19 occupe encore les esprits (décès, variant Omicron, vaccination ouverte aux enfants, polémique sur l'obligation vaccinale). Mais la menace semble aller en faiblissant. Les mesures anti-Covid vont peu à peu s'alléger et le pass sanitaire, cesser d'être exigé. Le monde économique respire de mieux en mieux.
Les voyages reprennent
Le tourisme international reprend, lentement, mais sûrement. Et pour cause :
- L’Australie rouvre progressivement ses frontières : le 22 janvier sous conditions, le 21 février pour les touristes vaccinés anti-Covid puis le 6 juillet sans obligation vaccinale. La compagnie Qantas revient en Calédonie à partir du 4 juin.
- La Nouvelle-Zélande sort aussi de sa bulle : reprise des vols réguliers à partir du 8 mai pour les passagers vaccinés, puis sans exigence de vaccination à partir du 13 septembre. On revoit Air New Zealand à Tontouta à compter du 7 juillet.
- Le Vanuatu va également s'ouvrir à nouveau après une longue parenthèse. Le 1er juillet, reprise des liaisons aériennes commerciales entre Tontouta et Port-Vila.
- Le 11 juillet, plus besoin de motifs impérieux pour aller à Wallis et le 9 août, fin des trois jours d'isolement obligatoire.
- Le 1er août, l'état d'urgence sanitaire prend fin dans l'Hexagone et avec lui, les restrictions imposées à l'entrée en Calédonie ou au départ du Caillou.
Les finances publiques vont mal
Sortie de Covid, réouverture des frontières, cours du nickel élevé (détail dans la rétro dédiée) : et si en 2022, l’économie calédonienne redécollait ? C’est ce que montre l’indicateur du climat des affaires au début de l’année. Sauf que les comptes publics sont dans le rouge. Les recettes s'avèrent à la baisse et les déficits n’ont cessé de se creuser. Le 14 février, le débat d’orientations budgétaires est tendu, au Congrès.
La réforme fiscale, toujours repoussée sous le tapis, est l’arme du gouvernement Mapou pour équilibrer les comptes. Ambitieuse, elle prévoit 25 mesures sur deux ans. Contribution, taxes, redevances : de quoi abonder les recettes de 35 milliards CFP par an (retrouvez notre dossier en quatre volets : état des lieux, impôt sur le revenu, taxes et fiscalité minière). Au Medef, notamment, on pense plutôt qu’il faudrait rogner sur la dépense publique.
Fin mars, arrive le vote du budget primitif établi par le gouvernement. Il est marqué par la rigueur, à l’image du budget de répartition revu à la baisse. Coupes sombres dans les dotations aux collectivités. L’opposition réagit. Faute de dialogue, les élus loyalistes quittent l’hémicycle, y compris les membres de l'exécutif. Les trois budgets sont quand même votés
Le 28 juin, le Congrès adopte la hausse des taux de la CCS, la Contribution calédonienne de solidarité. Le 8 juillet, un nouveau prêt AFD est acté : le président du gouvernement, le haut-commissaire et le directeur adjoint de l'Agence française de développement signent une convention d’emprunt à hauteur de 20,88 milliards.
Le portefeuille prend cher
Dans la rue, les Calédoniens font entendre leur mécontentement face à la flambée des prix, qui affecte à la fois les ménages et les professionnels. Des manifestations et blocages se succèdent, même la semaine de Noël. La conjoncture internationale nous rattrape, notamment à travers des hausses successives sur le prix du carburant, de l’électricité, du gaz. Mais pas seulement, la guerre en Ukraine depuis le 24 février participe aussi de l’inflation et provoque des pénuries.
Un nouveau bouclier qualité-prix, sur les fruits et légumes, est instauré au 1er juin. Les prix de 60 produits jugés de grande consommation sont encadrés, accord signé le 4 juillet et prolongé le 9 novembre. Le 5 juillet, un accord interprofessionnel instaure un bouclier qualité-prix pour la viande. Quatre mois plus tard, le poisson fait son entrée dans le dispositif.
Tout cela s'avère sans effet face aux caprices de la météo et du phénomène climatique La Niña. Les nombreux épisodes pluvieux sont autant de catastrophes pour les agriculteurs.
Exemple en juillet ou encore en août. Faute de récolte, 400 emplois saisonniers ont disparu cette année. Et sur les étals, fruits et légumes frais sont devenus moins présents et surtout plus chers.
Les professions de santé souffrent
L'année 2022, c'est aussi les métiers de la santé qui semblent ployer de partout. Les professionnels des soins crient au manque de moyens humains dans tous les domaines et à travers tout le pays. Le 5 juillet, une cellule de crise est activée pour faire face à la problématique.
Quelques autres événements marquants :
- Le 10 mars, inauguration à Nouméa de la station N, un espace dédié aux start-up, destiné à devenir la vitrine de l’économie numérique en Calédonie.
- Les 2 et 3 juin, première Biennale de la construction à Nouméa, au centre culturel Tjibaou. Enjeux : réfléchir à un habitat adapté au mode de vie océanien et lutter contre le mal-logement.
- Le 1er juillet, vol inaugural de la nouvelle ligne Nouméa-Singapour.
- Le 4 octobre, les paquebots de croisière peuvent de nouveau débarquer en Calédonie. Les croisiéristes étaient persona non grata depuis deux ans et demi, pour cause de crise Covid. Ils sont d'abord accueillis à Nouméa, puis le 8 novembre à Lifou.
- Le 24 octobre, on apprend le départ de Samuel Hnepeune, emblématique PDG d’Aircal, à la tête de la compagnie depuis dix ans. Il passe les commandes à Daniel Houmbouy et Mathias Waneux.
- Le 27 novembre, la clinique privée Kuindo-Magnin, à Nouméa, annonce entrer en procédure de sauvegarde.
- Le 1er décembre, les anciennes pièces de monnaie cessent d'être valables.
- Et le journal Les Nouvelles calédoniennes vit les dernière parutions quotidiennes de sa version papier : il doit passer l'an prochain au numérique, à l’exception d’un hebdomadaire le vendredi.